Marseille-Fos : un trafic de conteneurs record masque une perte de 13 Mt en 10 ans

À 75 Mt, le trafic global du port de Marseille-Fos marque un déclin de 5 % comparé à 2019, dernière année avant le cycle pandémique. 

Crédit photo Port de Marseille
L’équipe dirigeante du port de Marseille-Fos s’est réjouie, ce 18 janvier 2022, du bilan annuel 2021, invoquant un trafic de 1,5 M EVP traités sur les terminaux à conteneurs. Avec un trafic total marchandises de 75 Mt, le port annonce une progression de 9 % comparé à la terrible année 2020, marquée par la Covid et les grèves. Une croissance somme toute relative, le port ayant perdu 13 Mt ces dix dernières années.

Faire parler les chiffres… L’exercice annuel de présentation à la presse du bilan fret et passagers du port de Marseille-Fos a mis en lumière les marchandises diverses, pourtant stables comparé à 2020. "En 2021, le port affiche une croissance de 9 % comparé à 2020, avec un volume global à 75 millions de tonnes de marchandises traitées. Nous battons un record historique avec près de 1,5 million d’EVP et 220 000 conteneurs chargés sur le fer", annonce le président du directoire Hervé Martel, livrant au passage l’annonce d’un projet d’extension des terminaux à conteneurs Fos dans les mois qui viennent.

- 5 % par rapport à 2019

À 75 Mt, le trafic global du port de Marseille-Fos marque un déclin de 5 % comparé à 2019, dernière année avant le cycle pandémique. Depuis 2011, le port a perdu 13 millions de tonnes de marchandises. "L’évolution des vracs liquides reflète l’image de la transition énergétique. Sur les 43 Mt de vracs liquides, le brut représente encore 20 Mt (- 9 % comparé à 2019). Il est en déclin structurel. Le GNL a progressé de 19 % et 1 % comparé à 2020 et 2019 respectivement", analyse Chantal Helman directrice financière du port et membre du directoire. Le GNL pourrait poursuivre sa progression avec les premières opérations de soutage des porte-conteneurs CMA CGM, soit 270 000 tonnes par an sur dix ans contractualisés avec TotalEnergies.

La centrale de production d’hydrogène vert sera construite dans la zone du Caban Sud.
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750 M€ pour verdir la zone de Fos

Quant aux vracs solides, la filière enregistre des résultats très disparates, avec une progression de 6 % de la sidérurgie en 2020 (- 6 % comparé à 2019) et un terminal minéralier (- 10 % comparé à 2019) qui fait les frais de l’arrêt de la centrale de charbon de Gardanne (Gazel Energie) et de l’arrêt des imports de bauxite à destination d’Alteo Gardanne. "L’importation d’hydrates d’alumine a débuté dans les bassins Est et nous sommes en discussion avec les manutentionnaires et l’industriel pour traiter ces trafics à Fos et les acheminer par le fer jusqu’à l’usine", annonce Hervé Martel.

La direction du port est revenue sur l’annonce faite la veille d’un investissement colossal de 750 M€ au caban Sud dans la construction d’une centrale de production d’hydrogène vert à Fos par H2V Fos dans laquelle le port possédera des parts aux côtés de H2V. L’objectif étant de produire 600 MW d’hydrogène vert au terme de la montée en charge du site entre 2026 et 2031.

Les 84 000 t par an d’hydrogène renouvelable par électrolyse de l’eau seront destinés prioritairement à alimenter les industries les plus polluantes de la zone, à savoir la sidérurgie (Arcelormittal Fos) et la pétrochimie. A cette date, aucun contrat de fourniture d’hydrogène vert n'a été signé avec lesdits industriels.

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