Dans une interview réalisée par l’agence Bloomberg, Soren Skou, CEO de Maersk, a livré sans détour son avis sur la question des navires autonomes. "Je dois admettre que cela ne nous intéresse pas beaucoup. Ca n’est pas la pierre angulaire de notre stratégie", révèle-t-il. Bien qu’un remorqueur automatique soit en opération au sein de sa filiale Svitzer, le CEO ne croit guère à l’automatisation des navires : "Même si la technologie progresse, je n’imagine pas qu’on soit autorisé à faire voyager des navires de près de 400 m de long et pesant 200 000 tonnes sans un être humain à bord. Je ne pense pas que ce sera un facteur d’efficacité, pas de mon vivant du moins", reprend le quinquagénaire.
Le contingent divisé par 2 en 20 ans
En ce qui concerne les opérations de Maersk, le contingent de marins et de manutentionnaires requis a été divisé par deux en 20 ans et réduit à son strict minimum ces deux dernières années dans un effort de retour à la rentabilité : "Il n’y a plus de place pour supprimer des humains", indique le CEO. Ce point de vue intéressant de la part d’un dirigeant plutôt porté sur l’innovation arrive un moins à peine après l’annonce de la volonté de Rolls Royce de se séparer de sa branche "maritime autonome", laquelle s’acharne depuis des années à développer une technologie de navigation entièrement déshumanisée.