Le port d’Anvers poursuit sur sa lancée. À 238 millions de tonnes manutentionnées en 2019, le premier port belge a réalisé une septième année record au plan de son trafic. Mais la croissance a très sérieusement ralenti. Alors qu’elle était encore de 5,1 % en 2018, celle enregistrée l’année passée n’a pas dépassé les 1,3 %.
Les conteneurs toujours en hausse
Au chapitre des hausses, le trafic de conteneurs a renforcé son emprise. Ses parts de marché ont en effet progressé de 0,5 point, à 28,2 %. Le secteur des vracs secs a également augmenté ses volumes de transbordement de 3,4 %. En revanche, les pressions croissantes exercées sur le commerce mondial ont fait chuter lourdement le "breakbulk", dont l’acier est le principal produit. Son recul a été de 13 % au cours de l’exercice écoulé.
Le secteur des vracs liquides a lui aussi perdu du terrain. Les 4,4 % de glissement enregistrés sont liés principalement au ralentissement de la croissance économique et aux fluctuations des prix du pétrole.
Enfin, Port of Antwerp a multiplié les annonces l’année passée au plan de l’augmentation du report modal. Non moins de "24 millions de tonnes de marchandises ont été transportées par rail l’année dernière. Cela représente 7 % de nos transbordements globaux. Cette part doit encore doubler pour atteindre 15 % d’ici 2030. Les pipelines sont appelés également à jouer un plus grand rôle à l’avenir", explique Jacques Vandermeiren, Pdg de Port of Antwerp.
Investissements majeurs
Au-delà de l’amplification du report modal, le port d’Anvers peut compter sur le dynamisme des entreprises implantées sur ses différents sites pour consolider le développement de ses activités. C’est ainsi que d’importants investissements ont été annoncés dans le secteur chimique et celui de la logistique.
Plus en détail, un investissement record de 3 milliards d’euros a été décidé par Ineos dans le cluster chimique d’Anvers. L’année 2019 a également été marquée par le coup d’envoi du réseau de vapeur Ecluse. Il s’agit de la mise en place d’hydroturbines aux écluses pour récupérer de l’énergie. Enfin, le Delayed Coker Unit a été mis en service par ExxonMobil.
Première mondiale
Cette année sera marquée par la poursuite de la construction d’un premier remorqueur fonctionnant à l’hydrogène. Commandé à la Compagnie Maritime Belge (CMB), le premier remorqueur au monde alimenté à l’hydrogène sera équipé de moteurs à combustion alimentés par de l’hydrogène combiné à du Diesel. L’hydrogène pourra fournir 85 % de la puissance nécessaire au remorqueur, les 15 % restants l’étant avec des moteurs Diesel répondant à la norme européenne la plus stricte (Stage V). À l’issue des essais conduits à partir de fin 2021, cet Hydrotug d’une puissance de l’ordre de 4 000 kW devrait devenir opérationnel courant 2022.