Deux navires hybrides ont été commandés par Brittany Ferries pour opérer sur les lignes Saint-Malo/Portsmouth et Caen-Ouistreham/Porstmouth. Ce sont les navires Bretagne et Normandie qui seront ainsi progressivement remplacés, après plus de 30 ans de bons et loyaux services, pour un gain de capacité et d’émissions de gaz à effet de serre. 3 000 camions supplémentaires par an pourront ainsi transiter sur le Bretagne II et 5 000 sur le Normandie II.
Ces deux navires propulsés au gaz naturel liquéfié (GNL) et équipés de batteries électriques, une première sur le transmanche, seront livrés en 2024 et 2025. Ils doivent rejoindre trois autres navires de type E-Flexer, le Galicia, et deux navires propulsés au GNL qui auront été livrés en 2022 et 2023, le Salamanca et la Santona.
Des gains d'énergie et d'émissions
La conception de ces navires hybrides (design de la coque et du bulbe et les hélices adaptées) devrait également épargner 5 à 10 % des émissions. Le système hybride réduira la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre de 10 à 20 %. L’installation des prises de courant à quai aideront également à terme, à générer des économies d’énergie. Dans un premier temps, les batteries seront rechargées par le système hybride.
"L’avenir de Brittany Ferries n’est envisageable que par l’investissement dans de nouveaux navires, en raison du vieillissement de sa flotte et également des contraintes environnementales", assure Christophe Mathieu, Président du Directoire Brittany Ferries. "Nos clients plébiscitent, à juste titre, des navires plus propres et plus respectueux de l’environnement. Avec nos partenaires portuaires, nous répondons à des attentes sociétales fortes. Dans les années à venir, nous serons confrontés à une réglementation environnementale plus stricte."
Plus de capacité
D’une longueur totale de 194,7 m, soit plus de 43,5 m supplémentaires, les deux navires offriront de ce fait plus de capacité. Un garage plus haut et plus profond permettra de transporter 63 camions contre 37, soit 26 de plus par trajet, sur l’actuel Bretagne, tandis que le futur Normandie pourra en prendre 35 de plus, c’est-à-dire 120, contre 85 actuellement. L’espace fret devient disponible sur le futur Bretagne et est augmenté de sur le Normandie. Autre avantage pour les chauffeurs routiers, outre le confort des cabines, l’embarquement sera facilité par la configuration optimisée des ponts du garage.
Les choix d’investissement ont été faits par l’armateur breton au cœur d’une "double crise" Covid + Brexit. Il a particulièrement souffert et a pu compter sur des avances (remboursables) de la part des Régions Normandie et Bretagne. Dans ce contexte, la compagnie prévoit un recul de 43 % de son chiffre d’affaires 2020.
