Impossible de négocier au plus haut sommet de l’état depuis dimanche soir alors que députés et ministres préparent leurs paquetages. La CGT, aussi, a rangé ses banderoles pour les ressortir en septembre.
C’est donc via radio quai que les professionnels portuaires, rassemblés en assemblée générale, ont appris la suspension du mouvement de grève entamé en mai et qui devait être observé à raison de quatorze jours en juin.
« La situation a évolué, les syndicats annoncent une trêve et nous attendons un écrit de la Fédération Nationale des Ports et Docks CGT », s’est réjoui Jakob Sidénius, président de l’UMF de Marseille Fos.
Pour autant, les professionnels français représentés par l’UMPF (Union maritime et portuaire de France) ont alerté le ministre des Transports sur le manque récurrent de fiabilité sociale qui nuit à l’attractivité des ports français. Selon eux, les premières grèves auraient déjà fait fuir un certain nombre de chargeurs vers Anvers, Gênes et Barcelone.
Jakob Sidénius tient pour sa part à saluer les transporteurs routiers, pris en étau entre les opérateurs de terminaux portuaires et les clients. « Les terminaux ont ouvert samedi de 6 à 13 h pour rattraper le retard », a-t-il ajouté.
Enjeux européens
L’assemblée générale a aussi été l'occasion de revenir sur les dossiers structurants (contournement ferroviaire au sud de Lyon), d'insister sur l’importance de travailler à l'échelle européenne sur les enjeux « de commerce international, de défense, d’énergie, de transition écologique ou d’infrastructure de transports » et d'exprimer leurs préoccupations au regard de la situation qui s’éternise dans le Canal de Suez toujours aux mains des rebelles houthis.
« Il est difficile d’évaluer les déviations de trafic, mais le nombre d’escales de navires a baissé et nous avons dû revoir à la baisse le nombre de conteneurs en transbordement », ajoute Jakob Sidénius, par ailleurs président de l'un des deux terminaux de Fos, Seayard. (Til/MSC à 50 %, APM Terminals à 42 % et Cosco à 8 %).
Marseille Fos en 2050
En dépit de nombreuses incertitudes économiques et géopolitiques, MSC et CMA CGM continuent de positionner des services à Fos-sur-Mer reliant les États-Unis et l’Asie respectivement.
Dès juillet, l’armateur italo-suisse touchera Fos une fois par semaine dans le cadre du service West Med to USA. Le transporteur français vient d'annoncer le lancement d'un service saisonnier exceptionnel entre juillet et septembre, qui se traduira par une escale supplémentaire toutes les deux semaines, en alternance, à Fos et au Havre.
La fiabilité sociale est essentielle pour que cette dynamique se mette en place », a insisté Hervé Martel, président du directoire du port de Marseille-Fos, au labeur sur le projet stratégique 2025-2029 et sur un document préfigurant la vision du port à horizon 2050. Les deux planifications associent le conseil de développement portuaire et l’UMF.
Nathalie Bureau du Colombier