Le FMI maintient ses prévisions sur la croissance mondiale en 2024

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Le FMI confirme ses attentes pour l'économie mondiale.

Crédit photo metamorworks/Adobe Stock
Le 16 juillet, le Fonds monétaire international (FMI) a maintenu inchangée sa prévision de croissance mondiale pour 2024, à 3,2 %, anticipant notamment une amélioration de la croissance en Chine et en Inde. La croissance française est légèrement corrigée à la hausse, mais elle ne tient pas compte du résultat des élections législatives.

Pour la troisième et dernière actualisation de son rapport annuel sur l'économie mondiale (WEO), le FMI a indiqué s'attendre à une croissance de 3,2 % pour 2024, améliorant légèrement sa prévision pour 2025 à 3,3 % (+ 0,1 point de pourcentage).

Le Fonds a déjà révisé à deux reprises, en légère hausse à chaque fois, ses prévisions pour l'année en cours depuis la publication de la version initiale du rapport, en octobre dernier.

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Malgré tout, la croissance mondiale reste sur une tendance de moyen terme historiquement basse, à peine supérieure à 3,2 % depuis deux ans et pour les prochaines années en moyenne, loin des 3,8 % observés sur la période 2000 à 2019, et plus encore le siècle dernier.

Augmentation du protectionnisme

"Nous avons deux domaines d'inquiétudes", a toutefois ajouté le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas. "L'une concerne la trajectoire budgétaire d'un certain nombre de pays où les finances publiques ont été très sollicitées [...], la seconde concerne les politiques industrielles et commerciales, le risque de fragmentation géo-économique", a-t-il détaillé.

Selon le chef économiste du FMI, cette fragmentation se matérialise par la multiplication des réglementations protectionnistes un peu partout dans le monde et en forte augmentation. "Nous voyons une explosion du nombre de mesures restrictives. 3.000 mesures ont été mises en place l'année dernière, contre plus d'un millier en 2019 ou 2020, ce qui était déjà un niveau élevé", a souligné Pierre-Olivier Gourinchas lors d'une conférence de presse.

Si les tendances restent diverses entre les principales économies mondiales, l'institution basée à Washington souligne un rapprochement des perspectives à moyen terme parmi les économies avancées, du fait d'un ralentissement progressif de l'économie américaine combinée à une reprise de l'économie européenne à partir de 2025.

En 2024, l'écart devrait rester cependant conséquent, avec une croissance toujours annoncée à 2,6 % pour les États-Unis, en léger recul (0,1 point de pourcentage) par rapport à l'estimation précédente, contre seulement 0,9 % pour la zone euro (+ 0,1 point par rapport à mars).

Légère hausse européenne

En Europe, le FMI souligne que les signes d'une reprise économique se multiplient, en particulier dans le secteur des services. Cela se matérialise de manière inégale cependant, les prévisions concernant l'économie allemande restant inchangées, et faibles, à 0,2 % de croissance, alors qu'elles s'améliorent ailleurs.

C'est en particulier vrai pour l'Espagne qui voit sa prévision relevée de 0,5 point de pourcentage, avec une croissance attendue à 2,4 %, après avoir atteint 2,5 % en 2023, restant parmi les économies européennes les plus performantes.

"On voit des signes de reprise, d'autant plus visibles si on compare de trimestre à trimestre. Notamment grâce au rattrapage des salaires réels. L'activité reste plus forte dans les services que dans l'industrie, ce qui fait que les pays qui comptent sur cette dernière, comme l'Allemagne, sont un peu derrière", a détaillé Pierre-Olivier Gourinchas.

Croissance française légèrement corrigée

La croissance française est également revue en légère hausse, de 0,2 point, à 0,9 %, plaçant désormais l'estimation du FMI entre celle de la Banque de France (0,8 %) et celle de l'Insee (1,1 %). Elle ne tient pas compte du résultat des élections législatives.

Du côté des pays émergents, l'institution financière se montre plus optimiste qu'en mars dernier, tout particulièrement pour la Chine et l'Inde, qui voient tous deux leur croissance révisée en hausse, alors que leurs économies restent soutenues par la demande intérieure et une hausse des exportations. Pour la Chine, la révision est de 0,4 point, avec une croissance désormais attendue à 5 %, alors que celle de l'Inde devrait atteindre 7 %, améliorée de 0,2 point.

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"Nous revoyons nos projections pour la Chine mais nous pointons également un risque, avec une confiance qui reste faible et les problèmes du secteur immobilier qui n'ont pas été résolus. Si la demande domestique faiblit, la Chine s'appuiera d'autant plus sur ses exportations. Dans l'environnement actuel, cela pourrait être un problème", a estimé le chef économiste du Fonds.

Erwan Lucas

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