Une nouvelle étape dans la saga de la privatisation d'ITA Airways a été franchie : l'État italien et Lufthansa ont ouvert des négociations exclusives sur l'acquisition par le groupe allemand d'une participation minoritaire dans la compagnie publique née des cendres d'Alitalia.
Le ministère italien de l'Économie a annoncé le 27 janvier avoir signé la lettre d'intention soumise par Lufthansa en vue de l'acquisition d'une participation minoritaire dans ITA, prélude "à l'ouverture de négociations privées entre les parties". Les négociations exclusives devraient durer 60 jours.
Une cession d'ITA Airways, si elle se concrétisait, mettrait fin à une longue période d'incertitude marquée par des soubresauts et des tensions au sein de la jeune pousse détenue à 100 % par l'État italien qui a pris son envol en octobre 2021. Lufthansa a déposé mi-janvier une offre pour acquérir dans un premier temps une part minoritaire de la compagnie italienne, se réservant l'option de monter davantage au capital par la suite.
Le transporteur allemand n'avait pas précisé la participation visée dans ITA Airways, que le gouvernement tente de vendre depuis un an. Selon la presse italienne, Lufthansa convoite une part de 40 %, évaluée entre 250 et 300 millions d'euros. Peu avant l'offre de Lufthansa, sa concurrente Air France-KLM – membre d'un consortium retenu par le précédent gouvernement de Mario Draghi pour la privatisation d'ITA – avait annoncé renoncer à une proposition de rachat, laissant Lufthansa seule en piste.
Privatisation complète à l’horizon
Le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, lorgne depuis longtemps sur le marché italien, "le plus important" pour le groupe "en dehors de ses marchés intérieurs et des États-Unis".
La vente d'une première part minoritaire devrait passer par une augmentation de capital réservée au futur acquéreur, prévoit le décret taillé sur mesure pour Lufthansa que le conseil des ministres a adopté fin décembre. Lufthansa, qui a toujours dit privilégier une privatisation complète, pourrait entrer en deux étapes au capital de la compagnie italienne.
Le groupe allemand pourrait ainsi suivre la voie déjà empruntée pour sa montée au capital de Brussels Airlines, acquise en deux étapes, en 2009 et en 2016. Dès l'acquisition d'une part minoritaire d'ITA, Lufthansa devrait prendre les commandes du successeur d'Alitalia, même si l'État italien garde un droit de regard sur les décisions stratégiques.
Après le retrait fin novembre de son allié, le géant italo-suisse du transport maritime MSC, Lufthansa s'était retrouvé seul dans la course au rachat d'ITA Airways et pour passer au crible ses comptes.
Renforcer l’Amérique du Sud et l’Afrique
Le gouvernement Draghi avait sélectionné en août l'offre concurrente de la société d'investissement américaine Certares, associée à Air France-KLM et à Delta Air Lines, en vue de l'ouverture de négociations exclusives. Devant l'absence de progrès dans les discussions, le ministre de l'Économie, Giancarlo Giorgetti avait annoncé en octobre sa décision de ne pas renouveler la période d'exclusivité, remettant ainsi en piste Lufthansa.
Lufthansa, qui a déjà avalé Austrian Airlines, Swiss, Brussels Airlines et Air Dolomiti, devrait profiter de son alliance avec ITA Airways pour se renforcer en Amérique du Sud et en Afrique en utilisant le hub Rome-Fiumicino.
Bruxelles avait donné en septembre 2021 son feu vert au décollage d'ITA et a autorisé un financement de 1,35 milliard d'euros de fonds publics, à condition qu'elle finisse par voler à terme de ses propres ailes.
Une cession d'ITA Airways, si elle se concrétisait, mettrait fin à une longue période d'incertitude marquée par des soubresauts et des tensions au sein de la jeune pousse détenue à 100 % par l'État italien qui a pris son envol en octobre 2021. Lufthansa a déposé mi-janvier une offre pour acquérir dans un premier temps une part minoritaire de la compagnie italienne, se réservant l'option de monter davantage au capital par la suite.
Le transporteur allemand n'avait pas précisé la participation visée dans ITA Airways, que le gouvernement tente de vendre depuis un an. Selon la presse italienne, Lufthansa convoite une part de 40 %, évaluée entre 250 et 300 millions d'euros. Peu avant l'offre de Lufthansa, sa concurrente Air France-KLM – membre d'un consortium retenu par le précédent gouvernement de Mario Draghi pour la privatisation d'ITA – avait annoncé renoncer à une proposition de rachat, laissant Lufthansa seule en piste.
Privatisation complète à l’horizon
Le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, lorgne depuis longtemps sur le marché italien, "le plus important" pour le groupe "en dehors de ses marchés intérieurs et des États-Unis".
La vente d'une première part minoritaire devrait passer par une augmentation de capital réservée au futur acquéreur, prévoit le décret taillé sur mesure pour Lufthansa que le conseil des ministres a adopté fin décembre. Lufthansa, qui a toujours dit privilégier une privatisation complète, pourrait entrer en deux étapes au capital de la compagnie italienne.
Le groupe allemand pourrait ainsi suivre la voie déjà empruntée pour sa montée au capital de Brussels Airlines, acquise en deux étapes, en 2009 et en 2016. Dès l'acquisition d'une part minoritaire d'ITA, Lufthansa devrait prendre les commandes du successeur d'Alitalia, même si l'État italien garde un droit de regard sur les décisions stratégiques.
Après le retrait fin novembre de son allié, le géant italo-suisse du transport maritime MSC, Lufthansa s'était retrouvé seul dans la course au rachat d'ITA Airways et pour passer au crible ses comptes.
Renforcer l’Amérique du Sud et l’Afrique
Le gouvernement Draghi avait sélectionné en août l'offre concurrente de la société d'investissement américaine Certares, associée à Air France-KLM et à Delta Air Lines, en vue de l'ouverture de négociations exclusives. Devant l'absence de progrès dans les discussions, le ministre de l'Économie, Giancarlo Giorgetti avait annoncé en octobre sa décision de ne pas renouveler la période d'exclusivité, remettant ainsi en piste Lufthansa.
Lufthansa, qui a déjà avalé Austrian Airlines, Swiss, Brussels Airlines et Air Dolomiti, devrait profiter de son alliance avec ITA Airways pour se renforcer en Amérique du Sud et en Afrique en utilisant le hub Rome-Fiumicino.
Bruxelles avait donné en septembre 2021 son feu vert au décollage d'ITA et a autorisé un financement de 1,35 milliard d'euros de fonds publics, à condition qu'elle finisse par voler à terme de ses propres ailes.