Selon Stand Earth, une organisation américano-canadienne, "avant la pandémie de Covid-19, le transport de fret aérien était logiquement dominé par les denrées périssables, les livraisons urgentes et les produits de luxe". Mais les perturbations de la chaîne d'approvisionnement "ont créé une distorsion de marché historique : des produits non urgents, non périssables et de moindre valeur ont été, de plus en plus, transportés par avion", une "anomalie" qui "se poursuit et se développe même dans certains cas", a-t-elle assuré.
L'ONG, qui s'appuie sur des estimations des sociétés spécialisées dans les données de l'aérien Cirium et IBA, vise en particulier les sociétés FedEx, UPS et Amazon Air, "responsables d'environ 27 % des émissions de gaz à effet de serre du fret aérien dans le monde" en 2023.
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Le fret aérien en hausse
Stand Earth reproche aussi à Amazon sa stratégie de livraisons rapides, en un jour, voire le jour même, à travers son programme Prime, "un facteur important dans la tendance à la hausse des émissions dues au fret aérien".
Si l'ONG s'intéresse surtout aux compagnies aériennes spécialisées, les volumes de fret aérien sont traditionnellement divisés en parts égales entre ces transporteurs et les soutes des avions de compagnies commerciales de passagers.
Selon la principale association mondiale de compagnies aériennes, l'Iata, le fret aérien représentera 62 millions de tonnes en 2024, une hausse de 7,6 % par rapport à 2019. En tonnage, seul 1 % du commerce mondial transite par avion, mais en valeur, la part du fret aérien est de 35 %.
La responsabilité du commerce en ligne
Le commerce en ligne mondial connaît pour sa part un développement vigoureux, le département américain du Commerce extérieur envisageant une hausse annuelle de plus de 14 % en valeur sur la période 2017-2027.
Entre 2019 et 2023, le ministère estime que le chiffre d'affaires des ventes en ligne aux consommateurs a quasiment doublé, passant de 2.051 à 3.640 Md$ dans le monde, porté par les produits électroniques, la mode et les jouets.
Selon Boeing, en 2019, seuls 8 % des jets étaient des avions-cargos. Le secteur aérien contribue à environ 3 % des émissions mondiales de CO2, mais ses effets sur le réchauffement sont vraisemblablement supérieurs, car il produit aussi des oxydes d'azote et des traînées de condensation.
La rédaction (avec l'AFP)