De retour au vert, les compagnies aériennes inquiètes de la hausse des coûts

Avions pleins, tarifs élevés et bénéfices sans précédent. Après avoir été terrassé par la crise sans précédent provoquée par la pandémie, le transport aérien va beaucoup mieux mais doit désormais composer avec une explosion de ses coûts, la chaîne d'approvisionnement affectée par des pénuries de pièces et de main d'œuvre.

Le transport aérien mondial a prévu de battre cette année son record de passagers, mais en attendant, les dirigeants des compagnies assurent leurs programmes de vols dans un contexte tendu. Après s'être remis d'aplomb et d'équerre après la pandémie, qui a cloué une grande partie de leur flotte au sol pendant de long mois, la question essentielle qu'il se posait encore en mai, à l'orée de la saison, était de savoir comment faire face à une forte demande avec avions manquants, résumait auprès de l'AFP, Jérôme Bouchard, consultant au sein du cabinet Oliver Wyman.

Le spécialiste du secteur avait alors en tête les retards dans les livraisons d'appareils – un sujet critique chez Airbus pour des raisons de cadences et aigu chez Boeing pour des problématiques de qualité sur certains moteurs –, les deux avionneurs leaders confrontés tous deux à une chaîne d'approvisionnement toujours grippée. Le manque de disponibilité des pièces nourrit la hausse des coûts.

En super forme

Pour autant, de nombreux transporteurs n'ont jamais été aussi rentables. Emirates, emblème de la suprématie de Dubaï ces dernières décennies, a aligné 5,1 Md$ de bénéfice en 2023-2024, pas très loin des 7,8 milliards que les compagnies américaines ont réalisé toutes ensemble.

Mais des voyants se sont cependant mis à clignoter. Les promotions consenties par certaines compagnies pour l'été n'abusent pas sur le besoin de relancer les ventes.
Air France-KLM, qui avait encaissé 934 M€ l'année dernière, a perdu 522 millions au premier trimestre 2024, s'imposant un plan d'économies comme le groupe Lufthansa qui s'est enfoncé dans le rouge pendant la même période (- 734 M€).

Un chiffre d'affaires de 1 000 Md$

« De nombreux coûts augmentent de façon importante pour l'aérien, en particulier en Europe », constate Nina Lind, partenaire chez McKinsey à Munich, évoquant « de nouveaux accords salariaux » et « une pénurie générale d'ouvriers qualifiés ».

Elle estime néanmoins que l'année 2024 devrait être profitable pour les transporteurs. Pour cause, selon AlixPartners, les tarifs des vols intérieurs aux Etats-Unis ont augmenté de 9 % entre 2019 et 2023, de 12 % sur l'intra-européen et de 14 % sur le transatlantique.

Selon l'Iata, le chiffre d'affaires mondial du transport aérien frôle désormais 1.000 milliards de dollars par an.

La rédaction

 

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