Le 3 avril, le Sénat a adopté en commission plusieurs mesures d'encadrement du droit de grève dans les transports, notamment la possibilité pour le gouvernement de neutraliser trente jours par an, durant lesquels la grève serait interdite aux heures de pointe.
Alors que la proposition de loi initiale incluait le secteur aérien, celui-ci a finalement été exclu par un amendement en commission, la circonscrivant aux services de transport terrestre, notamment ferroviaire.
Deux syndicats lèvent leur préavis de grève
Auparavant, deux syndicats de salariés du transport aérien, le Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf) et le SNPNC-FO représentant les hôtesses et les stewards avaient appelé à la grève les 15 et 16 avril afin de protester contre ce texte.
Le Spaf, qui a recueilli 11,7 % des voix des pilotes lors des dernières élections professionnelles chez Air France, a reconnu le 4 avril que le texte amendé excluait le transport aérien, "un secteur déjà extrêmement verrouillé et socialement contraint". Par conséquent, il a levé son préavis de grève, mais a prévenu que "si une nouvelle menace devait ressurgir, nous saurions y répondre comme nous l'avons déjà démontré par le passé".
Le SNPNC-FO lui a emboîté le pas dans l'après-midi, estimant que ses "arguments [...] semblent avoir été entendus. Cependant, des amendements peuvent encore être proposés jusqu'au 8 avril. Si le secteur aérien devait être de nouveau concerné par cette proposition de loi, le SNPNC réactiverait son préavis de grève", a-t-il mis en garde.
La filière du transport terrestre toujours encadrée
De son côté, la Fédération nationale des Transports CGT a dénoncé une proposition de loi qui n'a "pas d'autres ambitions que de remettre en cause le droit de grève garanti par la Constitution afin de mieux servir les intérêts du capital contre celui des agents et des usagers".
"Ces sénateurs, à la recherche d'une visibilité médiatique, se trompent sur les causes de ces mouvements de grève et devraient plutôt interroger tant les opérateurs de transports que les donneurs d’ordre que sont les pouvoirs publics qui, à force de recherche d'économies sur le dos des salariés, produisent de la colère sociale", a affirmé l'organisation.
La rédaction (avec l'AFP)