"Nous avons d'un côté la géopolitique et de l'autre le changement climatique qui affectent les principales routes maritimes du monde", a déclaré Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la Cnuced, agence rattachée à l'ONU chargée du commerce et du développement.
Ces deux conflits provoquent des "perturbations" sur le canal de Suez, en mer Rouge et en mer Noire, tandis que le réchauffement climatique entraîne des réductions du trafic sur le canal de Panama, explique-t-elle.
Ces "perturbations [...] nous affectent tous, ils génèrent des goulots d'étranglement très importants" et ont un "impact sur l'inflation internationale et les prix des biens les plus essentiels", a-t-elle ajouté, rappelant que 80 % du commerce mondial repose sur le transport maritime.
Le canal de Panama affecté durablement
Quelque 6 % du commerce maritime mondial passe par le canal de Panama, dont les autorités ont relevé le 16 mai de 27 à 31 le nombre de traversées quotidiennes (32 à partir du 1er juin), toujours en deçà de son niveau de transit normal (39).
Contrairement à son pendant Suez, le canal de Panama n'utilise pas de l'eau de mer, mais de l'eau douce issue des pluies pour son fonctionnement, ce qui le rend plus vulnérable au réchauffement et peut se traduire par une réduction des précipitations.
Une alternative terrestre ?
Face à cette situation, le Mexique a inauguré en décembre une voie ferrée censée être une alternative. De son côté, le Honduras a présenté en février un projet de construction d'un chemin de fer pour des trains de fret entre les océans Pacifique et Atlantique. Mais Tegucigalpa manque de financement.
"L'alternative des ponts terrestres, [d'un] couloir bi-océanique, nous laisse sceptiques", a nuancé Jan Hoffmann, chef du commerce et de la logistique à la Cnuced.
La rédaction (avec l'AFP)
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