Nouvelle taxe sur l'aérien: pilotes en grève et syndicats manifestent à Paris

Les seules perturbations résultant du mouvement social concernaient quatre vols de Transavia le 14 novembre au matin, les autres transporteurs faisant état d'une situation normale.

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Quelques centaines de pilotes et de salariés étaient en grève les 14 novembre pour exprimer leur opposition à l'alourdissement de la fiscalité qui pèse sur leur filière dans le cadre du projet de loi de finances 2025 actuellement en cours de discussion. 

L'actu. A l'initiative des syndicats, quelques centaines de pilotes en grève et salariés du secteur aérien ont manifesté à Paris le 13 novembre, sans conséquences majeures sur le trafic, pour exprimer leur opposition à l'alourdissement de la fiscalité sur leur filière, portée par le gouvernement.

Dans le calme, casquettes sur la tête et en tenues bleue marine sur l'esplanade des Invalides, des dizaines de pilotes arboraient un autocollant rouge "pilote en grève", douze ans après la dernière grève nationale de la profession, selon le puissant Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), à l'origine de l'appel.

Quatre vols concernés. Les seules perturbations résultant du mouvement social concernaient quatre vols de Transavia le 14 novembre au matin, les autres transporteurs faisant état d'une situation normale.

"Je ne suis pas surpris que le mouvement social ne soit pas tellement suivi aujourd'hui parce que nous avons beaucoup travaillé avec les acteurs du secteur", a déclaré le ministre délégué aux Transports François Durovray, en déplacement dans l'Indre-et-Loire.

La fiscalité en cause. Les syndicats mobilisés aux côtés du SNPL — l'UNSA transport, l'UNSA PNC, la CFE-CGC FNEMA, l’UNAC, le SNPNC-FO et FEETS-FO — ont blâmé une mesure du projet de loi de finances 2025, censée alourdir d'un milliard d'euros la fiscalité du transport aérien, examinée au Sénat à la fin du mois.

"On est là pour se battre contre ce milliard d'euros de taxes qui va asphyxier le transport aérien et menacer par ricochet les emplois dans le secteur", a alerté Karine Gély, présidente du SNPL.

Pas d'étude. Les syndicats plaident qu'aucune "étude d’impact solide" n'a été menée par le ministère des Transports avant de "tripler" la taxe de solidarité sur les billets d'avion (TSBA), aussi appelée taxe Chirac.

La hausse pourrait aller de 2,60 euros par passager à 40 euros, en fonction de la classe et de la destination, selon le rapporteur général du Budget Charles de Courson.

Un prétexte. Stéphane Salmon, président du SNPNC-FO craint que cette taxe serve de "prétexte" aux compagnies aériennes pour ne pas augmenter les salaires, ni améliorer les conditions de travail des personnels de cabine.

"On est dans un milieu extrêmement concurrentiel, avec une concurrence sociale déloyale venant des pays du Golfe et des compagnies low-cost de l’Europe de l'Est. Il ne reste plus beaucoup de leviers aux compagnies, donc les efforts vont être faits sur le personnel", anticipe-t-il.

Un mauvais calcul. Outre l'emploi, les syndicats appréhendent les effets de la taxe sur l'effort de décarbonation du secteur. "Le gouvernement essaye de donner un côté environnemental à cette taxe. Mais c’est totalement faux. On va empêcher les compagnies aériennes d'investir dans des nouvelles flottes d’avions moins polluants et d'adopter des carburants durables (les SAF), cinq à six fois plus chers que le kérosène", juge le SNPL. "Le calcul est très mauvais" résume son porte-parole, Thierry Oriol.

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