L'actu. La poursuite des tensions commerciales a conduit Airbus à réviser légèrement à la baisse ses prévisions de marché pour les besoins du fret aérien. Alors que l’édition 2023 de son étude de marché prévoyait une demande pour 2 510 appareils d’ici à 2043, ce nombre a été revu légèrement à la baisse cette année. Il ne comprend plus que 2 470 appareils contre 2 510 un an plus tôt.
Une baisse mondiale. Cette révision est liée à une baisse de la croissance mondiale du fret aérien. Celle-ci est à présent estimée à 3,1 % en moyenne contre 3,2 % précédemment. La première donnée est à mettre en parallèle avec une croissance moyenne annuelle du fret aérien de 4,1 % au cours de la période 2003-2023.
940 avions neufs. La flotte mondiale d’avions cargo qui était de 2 220 appareils en 2023 devrait, ainsi, passer à 3 360 appareils en 2043. Cet accroissement proviendra à la fois de la livraison de 940 appareils neufs et de la conversion en version cargo de 1 530 appareils passagers.
Plus en détail, et toujours à l’horizon 2043, 890 des appareils existants resteront en service (+ 170 par rapport à la précédente étude) tandis que 1 330 auront été remplacés. Enfin, 1 140 appareils couvriront la croissance du secteur.
Concernant les 2 470 appareils précités, 620 appareils correspondront à des avions gros porteurs, c’est-à-dire d’une capacité d’emport supérieure à 80 tonnes. Huit-cent-quatre-vingt autres exemplaires seront des appareils d’une capacité intermédiaire comprise entre 40 et 80 tonnes. Enfin, 970 appareils couvriront une gamme d’emport de 10 à 40 tonnes.
L’e-commerce porte la croissance de l’express. Dans son étude de marché, Airbus a également mis en avant une croissance plus soutenue de l’express. Du fait de l’explosion de l’e-commerce, ce secteur de l’express devrait connaître une croissance annuelle moyenne de 4,4 % tandis que le cargo traditionnel ne devrait progresser que de 2,7 %. Actuellement de 20 % (et 80 % pour le general cargo), la part du fret express devrait donc atteindre 25 % d’ici à 2043.
À cette même échéance, le fret aérien qui ne représente que 1 % des marchandises acheminées dans le monde mais 30 % de leur valeur devrait voir son trafic porté à 525 milliards de tonnes/kilomètres.
Au-delà de ses appareils existants convertis en avions-cargo, Airbus avec l’A350F dispose d’un solide atout pour disputer la place de numéro un mondial dans la catégorie des avions-cargo d’une capacité supérieure à 80 tonnes.
Il faudra cependant attendre 2026 et les premières livraisons de l’appareil européen pour que le monopole de Boeing sur ce marché des gros-porteurs commence à être battu en brèche. En attendant, Boeing continue à vendre son Boeing 777F comme des petits pains.