ZIM s’extraie du rouge vermillon en renouant avec les bénéfices. Le transporteur israélien reste néanmoins prudent dans l’appréhension de son environnement de marché. Sa coopération avec l’alliance 2M lui semble être à l’origine de l’amélioration significative de ses paramètres d'exploitation.
Après plusieurs trimestres abonnés aux pertes, l’armateur israélien a soldé le premier semestre de l’année sur une perte réduite, à 19,2 M$ comparativement à 67,3 millions en 2018 en glissement annuel et sur un bénéfice avant intérêts et impôts (BAII, résultat d’exploitation) de 62,8 M$ contre une perte de 17,7 millions au premier semestre de 2018. Son activité (avant déduction de ses charges financières, impôts et taxes, amortissements) a généré un profit nettement amélioré, à 170 M$ (37,5 M$ en 2018).
Pour autant, la compagnie maritime a vu son volume transporté (1,39 MEVP) et son chiffre d'affaires (1,63 Md$) rognés de près de 5 %. Son taux de fret gagne cependant quelques points : le taux de fret moyen par EVP était de 1 005 $, contre 922 $ en 2018, soit une augmentation de 9 %. Le second trimestre présente une photographie plus ou moins à l’image de ce semestre avec un redressement de la plupart de ses ratios d’exploitation alors que ses homologues accusent plutôt une baisse, suivant leur exposition aux tensions commerciales certes.
Le deuxième trimestre s'est notamment soldé par des bénéfices de 5,1 M$ contre des pertes de 33,2 M$ et un chiffre d'affaires en hausse 3,9 %, à 834,3 M$, bien que ses volumes transportés soient aussi à la baisse (731 000 EVP) de 5,3 %. Quant au cash-flow, il s'est élevé à 64,1 M USD, contre 52,6 M EUR l'an dernier.
Coopération gagnante
Pour ZIM, l’environnement commercial reste difficile et l'environnement du marché, incertain. Si l'industrie du transport maritime de conteneurs est dynamique, elle reste caractérisée par une extrême volatilité des taux de fret et des prix des soutes et d’importantes incertitudes qui pèsent sur le commerce mondial, « principalement en raison des restrictions commerciales liées aux États-Unis mais aussi du fait de la mise en œuvre prochaine du règlement OMI 2020 », indique l’armateur israélien, dont le discours ne départ pas de celui de ses homologues.
Néanmoins, le 11e armement mondial (par la capacité conteneurisée, selon Alphaliner) voit dans son retour aux bénéfices le fruit de sa stratégie commerciale de coopération avec les n° 1 et 2 mondiaux au sein de l'Alliance 2M, à laquelle il est lié depuis septembre 2018. Les trois transporteurs ont commencé par exploiter plusieurs lignes entre l'Asie et la côte Est américaine. Le partenariat s’est étendu ensuite aux services entre l’Asie et la Méditerranée orientale, l’Asie et le Nord-Ouest de l'Amérique. Ces dernières semaines, il a été convenu entre ZIM, MSC et Maersk d'étendre le partage de slots au trade Asie-Golfe américain. « Ces accords de coopération permettent d'offrir aux clients des service améliorés avec une plus grande déserte portuaire et un transit time réduit, tout en générant des économies d’échelle », défend Eli Glickman, le CEO de l'entreprise israélienne.
ZIM aurait selon Alpaliner 1,2 % de la capacité mondiale conteneurisée (un peu plus de 286 000 EVP). L’essentiel de sa flotte (63 navires) est affrétée, exceptées 4 unités. Il n’a aucun navires en commande.
A.D.
Résultats du deuxième trimestre 2019 (p/r 2e trimestre 2018)
- C.A de 834,3 M$ (+ 3,9 %)
- 731 000 EVP transportés (- 5,3 %)
- Bénéfice net de 5,1 M$ versus perte nette de 33,2 M$
- Cash flow de 64,1 M$ vs 52,6 M$
Résultats du premier semestre 2019 (p/r 1er semestre 2018)
- CA de 1,63 Md$ contre 1,55 Md$ (- 4,9 %)
- 1 398 000 EVP transportés (- 4,9 %)
- Taux de fret moyen par EVP de 1 005 $ (+ 9 %)
- BAIIA de 170 M$, comparativement à 37,5 M$ en 2018
- Perte nette de 19,2 M$, comparativement à 67,3 M$
- Cash flow de 123,8 M$ vs 110,5 M$