L’indicateur mensuel, qui suit les évolutions et la durée des contrats de travail des équipages, fait état d’une nouvelle amélioration de la situation pour les 90 000 marins que les sociétés de gestion des navires adhérant à la démarche ont sous contrat. Une tendance positive à la stabilisation avait été signalée pour la première fois en août. En septembre, le nombre de marins dont le contrat a expiré (limite légale fixée à onze mois dans les conventions internationales) a encore diminué, passant de 8,9 % à 7,9 %, reflétant le fait que les pays lèvent progressivement les barrières et desserrent l’étau. Le nombre de marins à bord de navires depuis plus de 11 mois n’a cependant que légèrement diminué, passant de 1,2 à 1 %.
Pour rappel, l’initiative placée sous l’égide du Forum maritime mondial, s’appuie sur les données agrégées de dix gestionnaires de flotte*. Elle avait été lancée dans le cadre de la Déclaration de Neptune. En adhérant aux termes du texte, les signataires prennent l’engagement de tout mettre en œuvre pour relever les équipages et veiller aux conditions d’emploi des gens de mer. Pendant la crise sanitaire, les marins à bord des navires ont été particulièrement malmenés et entravés dans l’exercice de leurs fonctions par les restrictions de déplacement (fermeture des frontières, suspension du trafic aérien) et les contraintes administratives induites (protocoles strictes, exigences de quarantaines, etc.).
Accélération de la vaccination
Les dernières données témoignent en outre d’une accélération de la vaccination, un des points particulièrement critiques. Le nombre de marins vaccinés est passé de 21,9 à 31,1 %. Une donnée toute relative car à rapporter au faible échantillon : 90 000 marins sous contrat alors que le nombre de marins en service au niveau mondial est estimé à 6 millions. Et si le taux de marins vaccinés a augmenté de 9,2 % en un mois, il reste faible. « Il est encourageant de constater que le taux de vaccination des marins est en hausse et que le nombre de marins à bord de leur navire au-delà de l'expiration de leur contrat diminue légèrement. Cependant, les lockdowns, les annulations de vols et les restrictions de voyage persistent », insiste Kasper Søgaard, directeur général du Forum maritime mondial.
Les gestionnaires de navires font toujours état, en effet, de difficultés à obtenir des vaccins et plus particulièrement à faire valider des vaccins spécifiques et/ou dont les deux doses ont été reçues dans des lieux différents. Ils évoquent encore des changements d'équipage à problèmes dans certaines régions géographiques, notamment l'embarquement et le débarquement.
Pénurie d’équipage notifiée
Une pénurie d'équipages a été notifiée pour la première fois le mois dernier, ce qui est interprété comme un signal d’alerte. « Étant donné que les principaux gestionnaires de navires font des efforts considérables – et sont souvent mieux placés –, pour faciliter les changements d'équipage, l'indicateur ne peut être utilisé directement pour calculer le nombre total de marins touchés par la crise du changement d'équipage. De même, le taux de vaccination est susceptible de surestimer la proportion réelle de marins vaccinés », nuance en outre le Forum maritime mondial.
A.D.
*Anglo-Eastern, Bernhard Schulte, Columbia Shipmanagement, Fleet Management, OSM, Synergy Marine, Thome, V.Group, Wallem et Wilhelmsen Ship Management
