Spécialisé dans les navires techniques, le chantier naval breton a réalisé une nouvelle acquisition en Europe de l’Est pour faire face à son plan de charge futur et se donner les moyens répondre à certains marchés avec la compétitivité nécessaire.
Après s’être implanté au Vietnam (2006), en Afrique (Nigéria, Algérie, Maroc, Sénégal) ou encore à La Réunion dans une logique de maîtrise du risque industriel et de contrôle de ses capacités, Piriou annonce la reprise des chantiers navals ATG située à Giurgiu, à 60 km au Sud de Bucarest en Roumanie. Le français « avait déjà eu l’occasion de travailler en sous-traitance » avec le groupe roumain pour lisser son plan de charge.
À l’origine spécialisé dans les barges fluviales, ATG, implanté en bord du Danube, au sein de la zone franche de Giurgiu, s’est progressivement diversifié dans les navires marchands, les chalutiers et la réparation navale. Avec cette acquistion, le constructeur naval de Concarneau, spécialisé dans la construction de navires techniques jusqu’à 120 m, met la main sur de nouvelles capacités industrielles « alors que nos chantiers bretons sont bien chargés et pour plusieurs années » : 30 000 m² d’ateliers, quatre sites d’assemblage de 110 m de long et 3 000 t de capacité de levage et d’un linéaire de quai de 250 m. Les chantiers roumains disposent par ailleurs d’une concession au port de Constantza,sur la Mer Noire.
Changement de dimension
Piriou change en outre de dimension sur un plan humain : en absorbant une société de 300 salariés, l’effectif passe à 1300 salariés, dont 550 en France.
« Nous avions l’usage, en cas de surcharge, de sous-traiter certaines coques en Europe de l’Est dans des chantiers tiers. Nous allons dorénavant pouvoir proposer à nos clients, civils et militaires, français comme étrangers, des navires 100 % Piriou armés et livrés à Concarneau et à prix compétitif. Cette nouvelle offre est tout à fait complémentaire à celle dont nous disposons au Vietnam », précise Vincent Faujour. Le PDG du groupe tente ainsi de désarmorcer les craintes quant à la préservation des activités en France, où sont armées les coques et localisées les études, les services supports et une partie de la production.
Le groupe breton n’en est pas à sa première implantation en dehors des murs de l’Hexagone. Il a toujours soutenu que sa croissance externe ne s’est pas faite au détriment de ses activités hexagonales, « au contraire », mais pour se donner les moyens de répondre à davantage d’appels d’offfres avec la compétitivité que ne permettraient pas les conditions d’exploitation en France.
Adeline Descamps