L'un des plus grands actionnaires de ZIM se déleste d'une grande partie de ses positions

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Sammy Ofer

Le Sammy Ofer, nommé en hommage au magnat du transport maritime, est le premier porte-conteneurs au GNL (affrété) de ZIM.

Crédit photo ©ACP/Canal de Panama
Idan Ofer, fils du magnat israélien dans le transport maritime Sammy Ofer, a vendu une grande partie des actions qu'il détenait dans le capital de ZIM. Dans le sillage des taux de fret, l'action de la compagnie nationale dans le conteneur a presque triplé depuis les premières attaques en mer Rouge. Ce faisant, les Houthis ont en quelque sorte contribué à l'enrichissement d'un ressortissant israélien, objet de leur haine.

Idan Ofer, fils du magnat dans le transport maritime Sammy Ofer et frère de Eylan, tous deux à la tête de puissants conglomérats en Israël dans l’énergie, les produits chimiques et le transport maritime (Eastern Pacifique Shipping pour le premier, Zodiac pour le second....), s'est délesté, via sa holding Kenon, d'une partie des positions détenues dans ZIM.

L'homme d'affaires, que l'on dit milliardaire, a cédé 5 millions d'actions, correspondant à 4,2 % des actions en circulation du numéro neuf mondial dans le transport de conteneurs. Il réduit ainsi sa participation dans la société cotée à la bourse de New York depuis 2021 de 20,7 à 16,5 %. 

L'opération, sous la forme d'un collar deal, se traduit par un produit net de 111 M$ tandis que la vente de 5 millions d'actions supplémentaires pourrait lui rapporter 100 M$ de plus (sa participation serait alors ramenée à 12,5 %). C'est, selon les experts, un cas rare d'armateur et actionnaire de longue date cédant des actions par le biais d'une vente secondaire.

Chute de 19 % de l'action

Kenon possèdaient 32 millions d'actions, soit 27,9 % du capital lors de l'entrée en bourse de ZIM (aux côtés de la Deutsche Bank avec 15,7 %, revendus en mars 2022, et de l'armateur non-exploitant Danaos, à 8,9 %). La holding d'Idan Ofer avait cédé 1,2 million d'actions en 2021, ramenant sa participation à 25,8 %, puis en mars 2023, 6 millions de titres supplémentaires, portant sa part à 20,7 %.

En vendant ses titres quand l'entreprise cotait au plus haut durant la pandémie, du jamais vu dans le secteur du conteneur, le propriétaire grec de navires Danaos a empoché près de 247 M$.

Une valeur qui a triplé depuis les attaques en mer

Le titre de la compagnie a chuté de près de 19 % le jour de l'annonce, avec plus de 20 millions d'actions échangées, alors que sa valeur a presque triplé depuis la mi-novembre, date des premières attaques houthies et du début des détournements de la mer Rouge. Un pic à été atteint le 5 juin à 23,82 $.

Une incongruité. En attaquant les navires en mer rouge, et ceux de ZIM sont particulièrement dans le champ de mire, les Houthis ont fait grimper les valeurs maritimes en bourse et ce faisant, contribué à l'enrichissement d'un ressortissant israélien.

Deux autres opérations notables

Dans la même semaine, les observateurs des marchés boursiers ont repéré deux autres opérations notables impliquant de grands armateurs.

La société de capital-investissement Oaktree a perdu de l'influence dans le capital de l'armateur Torm, coté au Danemark et au Nasdaq, en monétisant 6,9 millions d'actions pour 250 M$.

Dorian LPG, a cédé 2 millions de ses actions cotées à la Bourse de New York (89 M$ et 102,3 M$ si l'option est exercée pour la vente d'actions supplémentaires).

La valeur en pleine ascension (+ 142 % sur un an), pourtant doté d'une forte capitalisation et d'un bilan solide, l'armateur de grands navires de transporteurs de gaz (VLCG) est en quête de fonds de roulement.

Au cours des cinquante dernières années, les actions maritimes à forte capitalisation ont surplombé, à plusieurs reprises, le S&P 500, l'indice boursier basé sur 500 grandes sociétés cotées sur les bourses aux États-Unis. La conjoncture à impacts n'y est sans doute pas étrangère.

Adeline Descamps

Une brève accalmie dans l'escalade des actions maritimes

Les actions des compagnies maritime cotées en bourse ont vite retrouvé des couleurs. Elles avaient brutalement dévissé de 10 % au lendemain des annonces sur les avancées en faveur d'une trêve entre Israël et le Hamas avec notamment l'approbation par le Conseil de sécurité de l'ONU du plan américain de cessez-le-feu dans la bande de Gaza après neuf mois de guerre. 

Les marchés ont craint la fin de l'escalade des taux de fret provoquée par les attaques houthies en mer Rouge contre les navires marchands et les déroutements massifs du canal de Suez. Avant l'annonce de l'ONU, les titres de plusieurs sociétés – notamment sur les marchés asiatiques –, ont atteint des sommets qu'elles n'avaient plus fréquentés depuis 52 semaines à l'instar de ZIM, Matson, Cosco/OOCL et les taïwanais Evergreen, Yang Ming et Wan Hai.

A.D.

 

 

 

 


 

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