L'Ukraine saisit un vraquier de céréales en provenance de la Crimée

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Usko MFU

L'Usko MFU, géré par la société turque Guha Insaat Mermer Madencilik et détenu par une autre ressortissante de Turquie, Med Voyager Shipping, est entré à deux reprises dans le port ukrainien de Sébastopol après avoir désactivé son système AIS. Il a été arraisonné au cours d'un transit dans le port fluvial de Reni.

Les autorités ukrainiennes ont annoncé le 11 juillet la saisie d'un vraquier battant pavillon camerounais pour avoir transporté des céréales en provenance de Crimée occupée par la Russie.

Le Usko MFU, géré par la société turque Guha Insaat Mermer Madencilik et détenu par une autre ressortissante de Turquie, Med Voyager Shipping, est entré à deux reprises dans le port ukrainien de Sébastopol après avoir désactivé son système AIS, a indiqué bureau du procureur général d'Ukraine.

Deux incursions

Selon les autorités judiciaires, il a été identifié une première fois en novembre 2023, où il est reparti, chargé de 3 000 t de produits agricoles pour le compte d'une entreprise turque. Fin mai, il aurait déchargé des marchandises en provenance de Turquie avec pour destination Istanbul. Toutefois, après avoir réactivé son AIS, le 2 juillet, le navire, chargé d'orge à destination du port de Souda en Grèce, est entré dans un port moldave, selon le bureau du procureur.

Il a été arraisonné au cours d'un transit dans les eaux (ukrainiennes) du port fluvial de Reni, sur le Danube, où il était encore à l'ancre le 7 juillet selon le site de suivi des navires MarineTraffic.

Les céréales, objet de militarisation

Le capitaine azerbaïdjanais est accusé d'avoir enfreint la loi ukrainienne qui prohibe d'entrer ou de sortir des territoires ukrainiens occupés par la Russie, dont la Crimée.
Les services de sécurité ukrainiens ont précisé par ailleurs que douze autres membres d'équipages non ukrainiens étaient à bord.

Le transport des céréales est au cœur des enjeux de la guerre entre les deux voisins depuis le début de conflit, parce que la Russie s'est retirée de l'accord signé sous l'égide de l'ONU afin de sécuriser l'approvisionnement de nombreux pays dans le monde tributaires de la mer Nire pour leur blé, mais aussi du fait d'une autre forme de trafic, la Russie étant régulièrement accusée de voler les céréales ukrainiennes.

Le pays de Vladimir Poutine est en position de force depuis 2022, comme puissance céréalière (premier exportateur de blé). Exceptée cette actuelle campagne, il a bénéficié jusqu'à présent de récoltes de blé records. Il a ainsi pu consolider ses positions dans le bassin méditerranéen, d'autant que sa capacité logistique d'export est moins problématique que celle de l'Ukraine même s'il ne faudrait pas la surestimer, disent les observateurs du marché.

A.D.

 

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