Louis Dreyfus Armateurs : inauguration du Wind of Hope et sortie définitive du capesize

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Inauguré le 1er juillet à Saint-Nazaire en présence de la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, le second navire de maintenance d’éoliennes offshore de Louis Dreyfus Armateurs sera opérationnel début août. Le groupe a, parallèlement, annoncé sa sortie définitive du marché des grands vraquiers avec la vente de ses deux derniers capesize.
 
Louis Dreyfus Armateurs n’avait pas choisi par hasard le port de Nantes – Saint-Nazaire pour y inaugurer son second navire de maintenance d’éoliennes offshore le 1er juillet. Il y règne, en effet, une intense activité autour de l’éolien offshore lié, en particulier, à la mise en place du futur parc de Guérande.

Mais le Wind of Hope, baptisé par Agnès Pannier Runacher, ministre déléguée à l’Industrie, va plus loin encore. Affrété par l’énergéticien danois Ørsted, leader mondial du développement des champs éoliens en mer, le navire battant pavillon français (RIF) couvrira les besoins de maintenance du plus grand parc éolien offshore au monde à partir de début août 2021. Au départ du port de Grimsby (Royaume-Uni), il interviendra sur les futures 165 éoliennes devant équiper le parc Hornsea Two.

Par rapport au Wind of Change, qui a débuté sa carrière en mer en mai 2019 sur les champs éoliens offshore allemands Borkum Riffgrund 1 & 2 et Gode Wind 1 & 2, mis en service entre 2015 et 2018, le Wind of Hope présente peu de différences. La plus notable est sa passerelle compensée télescopique entièrement électrique et non plus hydraulique.

Par rapport au Wind of Change, qui a débuté sa carrière en mer en mai 2019 sur les champs éoliens offshore allemands mis en service entre 2015 et 2018, Borkum Riffgrund 1 & 2 et Gode Wind 1 & 2, le Wind of Hope présente peu de différences. 

Basé à Grimsby, port britannique, le SOV (Service operation vessel) long de 84 m pourra accueillir, avec les deux équipages, jusqu'à 90 personnes, la plupart des techniciens chargés de l'entretien et la maintenance des éoliennes.

Le Wind of Hope, navire-témoin des ambitions dans l'éolien offshore

Marché en puissance

Au rang des innovations notables figurent notamment la grue ColibriTM, le système Phoenix et l’hybridation permettant une réduction des émissions de CO2 de 15 %. En fonction des consultations en cours dans le cadre de nouveaux appels d’offres, Louis Dreyfus Armateurs pourrait s’équiper d’un troisième navire du même type.

Selon les estimations, il devrait y avoir un à deux appels d’offres par an pour des navires de ce type dans la décennie à venir alors que l’on compte actuellement une bonne dizaine de SOV dédiés en service. La part du marché de l'éolien est promise à une croissance de 15 % par an d'ici à 2030.

L'Europe a installé 14,7 GW (10,5 GW dans l'UE-27) de nouvelles capacités éoliennes en 2020, en repli de 6 % par rapport à 2019 du fait de l'impact de la pandémie sur le secteur de l'éolien terrestre, celui-ci représentant 80 % des nouvelles installations. L’Europe pourrait installer environ 105 GW de nouvelles capacités d'énergie éolienne au cours des cinq prochaines années si les gouvernements concrétisent les objectifs fixés dans leurs plans nationaux pour l'énergie et le climat. 70 à 72 % des nouvelles installations concerneront le terrestre.
 

Sortie du capesize

Édouard Louis-Dreyfus et Philippe Louis-Dreyfus, respectivement président du directoire et président du conseil de surveillance de Louis Dreyfus Armateurs, ont regretté que « le Wind of Hope n’ait pas été construit en France. Le déficit de compétitivité était de l’ordre de 30 % par rapport aux chantiers étrangers. » Le navire de service, capable de travailler jusqu’à 2,5 m de creux, a été construit par les chantiers turcs de CEMRE. Son coût a été de l’ordre de 40 à 45 M€.

Les dirigeants ont profité de l’inauguration du Wind of Hope pour annoncer que le groupe sortait définitivement du segment des capesize, ces bêtes de somme du vrac sec qui, avec leur capacité jusqu’à 180 000 tpl, ont pour principaux clients le minerai de fer et, dans une moindre mesure, le charbon. Du fait de la nature de leur cargaison et des zones de production des matières premières qu’ils transportent, ils sont exposés à une saisonnalité plus marquée et leur activité est sensible aux phénomènes météorologiques extrêmes.

Louis Dreyfus Armateurs quitte le créneau au moment où le vrac sec connait une meilleure fortune. Incroyablement depuis le début de l’année, les vraquiers connaissent une hyperactivité avec des tarifs d’affrètement qui s’affolent.

©Llago

Affranchissement progressif

Les derniers grands vraquiers de la famille LD seront livrés à leurs nouveaux propriétaires dans les semaines à venir. Le Leopold LD sera transféré à Valhal, filiale d’un grand groupe grec, tandis que le Simon LD a été acquis par le fonds d’investissement britannique Hayfin. L’armateur français conserve cependant l’activité des handysize (40 000 tpl), moins capricieux que les « cape ». Le groupe en compte douze, plus un de 58 000 tpl (supramax).

L’opérateur historique du vrac sec n’est pas le seul à s’affranchir de ce segment du transport maritime et à s’intéresser au marché de l’éolien. Il part néanmoins avec quelques longueurs d’avance. Il faut reconnaître à la compagnie d’avoir eu, il y a une dizaine d’années, la prescience du marché des EMR (Énergies marines renouvelables) en se positionnant dans le soutien et l'assistance. Il n’est pas le seul pour autant. Ces derniers mois, le retrait de Scorpio Bulkers, qui a mis une décennie à se forger un nom et une réputation dans le vrac sec, a fait beauoup de bruit. 

Expérience dans les opérations maritimes complexes sismiques

Louis Dreyfus Armateurs avait emporté le marché de son premier navire d’assistance aux champs éoliens face à 16 compétiteurs bien implantés sur le créneau. « Et ce, sans avoir de track record », se plaît-il à rappeler, son expérience dans l'offshore et les opérations maritimes complexes sismiques, à l’instar de la pose et la maintenance de câbles sous-marins, ayant permis de faire la différence.  

Olivier Constant – Adeline Descamps

 

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