Alors que la tête de série des douze navires de la classe Aurora est attendue pour le mois d'août, l'armateur norvégien a obtenu un nouveau financement de 109,4 millions de NOK (10 M$) du fonds d'investissement public Enova dans le cadre de son programme en faveur des projets de transition environnementale dans le secteur maritime.
Cet apport doit, selon l'entreprise, garantir que les quatre derniers PCTC (pure carrier and truck carrier) de la classe puissent être équipés d'un moteur à ammoniac dès leur livraison en 2027. En dérisquant le développement d'une chaîne de valeur dans l'ammoniac et l'hydrogène, l'armateur veut amorcer la pompe.
« Nous pensons qu'il revient aux compagnies maritimes d'envoyer un signal clair au reste de la chaîne de valeur pour que la technologie puisse se développer dans un court laps de temps », fait valoir le directeur général Andreas Enger dans un communiqué, estimant qu'il y aura une demande pour un carburant neutre en carbone.
Quatre navires dotés d'un moteur à ammoniac
L'opérateur de PCTC (pure carrier and truck carrier), coté sur la bourse d'Oslo, s'est engagé à atteindre le zéro net émission d'ici 2040 et les unités de sa classe Aurora, qu'il présente comme les plus grands et les plus respectueux de l'environnement, doivent y contribuer. Ils pourraient être par ailleurs les premiers neutres en carbone dans le segment. Pour la compagnie, « l'ammoniac vert est parfait pour le transport sur de longues distances ».
La classe Aurora se compose de 12 navires neufs dont les huit premiers seront alimentés au GNL avec une configuration à l'ammoniac, tandis que les quatre derniers pourraient recevoir les premiers moteurs spécifiques à l'ammoniac dont la commercialisation est annoncée pour 2026. Des essais techniques sont en cours chez les motoristes Man et Wind DG, qui annoncent tous deux un début de commercialisation en 2025 et 2026.
Un premier trimestre marqué par la géopolitique
Au cours du premier trimestre, Höegh Autoliners, dont Grimaldi est devenu le deuxième actionnaire en avril, a présenté un résultat net de 115 M$ et un Ebitda de 162 M$. Si l'exercice trimestriel est proche du niveau de la même période en 2023 (117 et 170 M$ respectivement), il a marqué un décrochage par rapport au quatrième trimestre 2023, où l'armateur avait dégagé un bénéfice net de 197 M$ et un résultat d'exploitation de 199 M$.
La situation en mer Rouge a perturbé plusieurs trafics et il a fallu un temps d'ajustement opérationnel, avait justifié le transporteur dans son rapport.
Adeline Descamps