Malgré l'opposition de son personnel, qui s'est parfois violemment manifestée, les actionnaires de HHI ont voté en faveur de la scission de la société actuelle et de sa substitution par une holding qui chapeautera les activités de construction navale. Une réorganisation motivée par le projet de fusion avec sa compatriote Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME). À l'issue de ce processus, le Sud-Coréen détiendrait 21,2 % du carnet de commandes mondial.
Comme attendu, l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires de HHI a approuvé à une écrasante majorité la réorganisation du groupe en prévision de l’acquisition de DSME. HHI, qui incluait non seulement le chantier naval du même nom mais aussi ceux de Hyundai Samho Heavy Industries et Hyundai Mipo Dockyards, va être dans les semaines à venir remplacé par une holding qui chapeautera ces trois chantiers et DSME. Baptisée Korea Shipbuilding & Offshore Engineering et basée à Séoul, elle sera principalement en charge des investissements et de la R&D. Comme HHI précédemment, elle fera partie de la holding Hyundai Heavy Industries qui rassemble les activités du groupe Hyundai dans l’industrie navale, la robotique, l’électricité, les engins de chantiers et la construction.
Organigramme de la nouvelle organisation
Si obtenir l’approbation des actionnaires n’a été qu’une simple formalité, il n’en va pas de même avec les syndicats. Grèves partielles et totales, heurts avec cadres non grévistes et police, sit-in et occupation du local prévu pour accueillir l’assemblée ont émaillé la semaine précédant la tenue de l'AG ainsi que le jour dit. Les syndicats ont déclaré qu'ils allaient attaquer en justice la validité de cette assemblée. Ils n’en démordent pas, la fusion avec DSME va selon eux inévitablement engendrer des suppressions de postes, des délocalisations hors d’Ulsan et cette réorganisation est dictée par le seul souci de profit des dirigeants de HHI. Ce à quoi ces derniers répondent qu’elle est nécessaire pour la compétitivité de l’entreprise et que les nombreuses commandes récemment enregistrées sont la garantie qu’il n’y aura aucun licenciement. Une contestation qui pourrait faire tache d’huile au sein du groupe Hyundai, les syndicats de Hyundai Motors s’étant déclarés solidaires de ceux de HHI et prêts à les rejoindre en cas de grève générale.
T.J.