Ils étaient détenus depuis novembre 2023, date de la première attaque du mouvement yéménite houthi contre un navire de la marine marchande. Un porte-parole des Houthis a indiqué que l'équipage du Galaxy Leader, un car-carrier d'une capacité de 5 100 voitures (CEU) exploité par Nippon Yusen (NYK) sous pavillon des Bahamas, avait été libéré en coordination avec le Mouvement de résistance islamique (Hamas) et grâce à la médiation du Sultanat d'Oman. « Ils ont été transportés de Sanaa à Mascate à bord d'un avion de la Royal Air Force d'Oman en vue de leur retour dans leurs pays respectifs », a-t-il précisé.
Ces déclarations, si elles sont avérées, font suite à la trêve de 42 jours qui a pris effet le 20 janvier entre Israël et le Hamas palestinien après 15 mois de conflit. Entre-temps, quelque 130 navires ont subi les agressions (quatre marins tués, deux navires coulés) de la milice armée par les Gardiens iraniens de la Révolution islamique et le Hezbollah libanais.
Sa propriété britannique, la société Ray Car Carriers, et surtout son actionnariat, l'Israélien Abraham Rami Ungar, ont suffi à en faire une cible. Après avoir été abordé, il avait été escorté jusqu'au port yéménite de Salif situé dans le gouvernorat de Hodeïda avec les 25 membres d'équipage, de différentes nationalités : 17 Philippins, trois Ukrainiens, deux Bulgares (dont le capitaine), deux Mexicains et un Roumain.
Ses dernières positions le localisaient dans le port de Ras Isa au Yémen. Le sort réservé au navire (objet d'attraction pour des touristes, support de propagande pro-islamiste, lieu de célébration religieuse) et à l'équipage (contraints de porter des foulards à l'idéologie marquée) avait saisi le secteur.
430 jours
En dépit des appels internationaux organisés par la Chambre internationale de la marine marchande (ICS), de la mobilisation des pays d'origine des marins, des efforts conjoints des forces navales et les différentes missions internationales pour mettre au pas l'organisation non étatique, les 25 marins seront donc restés 430 jours en captivité.
« Je suis reconnaissant à tous les États membres, aux entités régionales et aux partenaires internationaux dont le soutien indéfectible et l'engagement stratégique ont été essentiels pour assurer la liberté et le bien-être de l'équipage », a réagi le secrétaire général de l'Organisation maritime internationale, Arsenio Dominguez, qui y voit le « pouvoir de la diplomatie collective et du dialogue ».
« Enfin. Quel immense soulagement pour l'équipage et leurs familles d'apprendre la nouvelle de leur libération après 14 mois de captivité (...) La détention de marins innocents est totalement inacceptable et illégale », a rappelé le PDG du World Shipping Council, Joe Kramek.
Droit de retrait
La situation du Galaxy Leader a motivé la décision prise le 7 février, à l’occasion de l'International Bargaining Forum (IBF), d'inscrire dans les droits des gens de mer la possibilité de refuser de naviguer dans la zone à haut risque, étendue du sud de la mer Rouge à des zones plus vastes du golfe d'Aden et aux eaux environnantes.
En fonction de son état, il navire pourrait être déclaré en perte totale en raison de la « privation de jouissance pendant 12 mois ». La coque a été estimée à 40 M$ et serait assurée pour une valeur de 65 M$
Adeline Descamps
>>> Sur ce sujet
Mer Rouge : appel international pour la libération des 25 marins otages des Houthis
Un an après le détournement du Galaxy Leader, l'équipage toujours otage