Algérie Ferries inaugure une ligne fret Marseille-Alger

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Grande première pour Algérie Ferries ce 2 novembre. La compagnie maritime nationale, très affectée financièrement par l’arrêt de ses lignes régulières de voyageurs en Méditerranée depuis le début du confinement, a inauguré un service hebdomadaire 100 % fret entre Alger centre et Marseille.

Le 2 novembre en fin de journée, le ferry Tarik Ibn Ziyad est venu s’amarrer au Terminal Roulier Sud de Marseille. Une première pour ce ferry rompu aux manœuvres en gare internationale de La Major. Les dockers de Marseille Manutention étaient à pied d’œuvre pour décharger 6 remorques et 136 voitures et embarquer aussitôt 175 véhicules et 18 remorques. Cette nouvelle ligne hebdomadaire dédiée au fret roulant à jours fixes (semaine A/B soit une arrivée les lundis et jeudis à Marseille pour un départ les mardi et vendredi matin) dessert Alger port centre (poste 11).  

« Les frontières étant fermées depuis le 18 mars dernier, aucune traversée n’a pu être réalisée, à l’exception d’une traversée Marseille-Alger le 22 juillet pour rapatrier les ressortissants algériens bloqués sur le sol français. Nous avons réfléchi à des solutions et après en avoir étudier la faisabilité et obtenu l’accord des ports d’Alger et de Marseille, nous avons démarré ce service », détaille Issad Kamal, délégué régional Europe pour l’entreprise nationale de Transport Maritime de Voyageurs (ENTMV). Les Tassili II et El Djazair II sont à l’ancre dans les ports d’Alger et d’Oran en attendant une hypothétique reprise.

Entreprise fragilisée 

Ce service offre un peu d’oxygène à ENTMV, littéralement asphyxiée depuis l’arrêt des rotations en Méditerranée : Gênes-Skikda, Barcelone-Alger/Oran, Alicante-Alger/Oran et la desserte d’Alger, d’Oran, de Bejaia et de Skikda depuis Marseille. Depuis l’émergence de la pandémie, les pertes de la compagnie se chiffrent à plus 26 M€ uniquement pour le marché français. Une situation extrêmement préoccupante puisque la compagnie aurait des difficultés à payer les salaires de ses navigants, selon nos sources. Le dossier de l’ENTMV serait en haut de la la pile au ministère des Transports algérien.

L’équipage du Tarik Ibn Ziyad a été réduit de 140 à 50 membres pour s’adapter à la nouvelle configuration du navire. Par ailleurs, la compagnie nationale avait commandé, pour 160 M$ avant la pandémie, un ferry auprès de Guangzhou Shipyard. Le Bordj Badji Mokhtar III (1 800 passagers et 600 voitures) doit rejoindre la flotte en février ou mars prochain et pourrait alors remplacer le Tarik Ibn Ziyad, faute de voyageurs à transporter si les frontières demeurent fermées.

Cet été, la compagnie corse Corsica Ferries avait effectué quelques voyages spot à destination d’Alger pour acheminer des véhicules depuis le port de Toulon. Actuellement, le seul service régulier ro-ro hebdomadaire au départ de Marseille est assuré par l’Aknoul de CMA CGM.  

Nathalie Bureau du Colombier

 

 

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