Une secousse pour le port de Nice après l’annonce par le groupe Lafarge Holcim d’arrêter, à la fin de cette année, la production de ciment depuis le site de Contes dans les Alpes-Maritimes. Les expéditions de ciment par vraquier représentaient jusqu’à un tiers de l’activité du port azuréen en hiver.
« C’est un séisme pour l’économie du territoire, un coup dur pour la communauté maritime et portuaire. Nous pensons aux salariés implantés à Contes où cette usine a employé des générations. Le Capo Nero, navire emblématique de Lafarge, fait partie du paysage que les Niçois s’étaient habitués à voir aux quaix Infernet et Île de Beauté », déplore Nicolas Plumion, président de l’Union maritime des Alpes-Maritimes (UMF 06).
Installée sur 25 ha dans la vallée des Paillon et acquise par le groupe Lafarge en 1906, l’usine emploie près de 70 salariés et génère près de 300 emplois indirects dans les activités de transport, de manutention et les services au navire.
70 000 t de ciment
En 2020, Lafarge a expédié 70 000 t de ciment vers la Corse du sud, ce qui représente 36 escales à Nice, générant « un chiffre d’affaires significatif, jusqu’à un tiers de l’activité du port en hiver », précise l’association des professionnels portuaires.
Lafarge, devenu leader mondial des matériaux et des solutions de construction depuis sa fusion en 2015 avec le Suisse Holcim, justifie cette fermeture par des impératifs de rentabilité. « D’après la direction, les investissements pour mettre aux normes et décarboner le site de Contes ne serait pas possible car l’usine serait trop vieille et trop petite. Elle n’aurait pas un marché suffisant pour justifier des engagements financiers », a réagi la députée dans la 4ᵉ circonscription du département Alexandra Valleta-Ardisson.
Vicat se dote de son premier cimentier
Une aberration environnementale
De son côté l’UMF 06 dénonce les conséquences d’une telle décision conduisant à acheminer le ciment « par camions depuis les Bouches-du-Rhône ou depuis des sites de production Italiens. Une situation grotesque générant encore plus de trafic routier, de pollution quand notre territoire jouit d’un avantage compétitif majeur : un littoral maritime ». La fermeture de ce site historique fragilise toute une chaîne de l’économie maritime.
Désormais, Vicat demeure le seul cimentier à bord. L’usine de la Grave de la Peille a représenté un flux 140 000 t pour le port de Nice en 2020.
Nathalie Bureau du Colombier