Avec la vente de ses derniers vieux pétroliers, la flotte de Frontline est désormais « Éco »

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L'armateur norvégien de pétroliers, dont John Fredriksen est l'actionnaire majoritaire, vient de vendre les plus vieilles unités de sa flotte de très grands pétroliers. La flotte a désormais moins de six ans. Plus sobre et efficiente.

L'acheteur n'a pas été dévoilé mais la vente est revendiquée par Frontline. Avec la vente de ces cinq VLCC, construits dans les années 2009-2010, les plus anciens et les moins efficients sur un plan énergétique, Frontline aligne désormais une flotte entièrement « éco » de 84 pétroliers (41 VLCC, 25 suezmax et 18 LR2/aframax) d'une capacité totale d'environ 18,2 millions de tpl.

Une fois les cessions effectuées (au cours du premier trimestre 2024), l'âge moyen des navires de Frontline sera ramené à 5,9 ans, dont la consommation en carburant peut être inférieure d'une douzaine de tonnes par jour.

L'ensemble a été vendu pour 290 M$, générant 207 M$ de liquidités nettes après le remboursement des dettes existantes. Ce prix reflète la récente hausse de la valeur du tonnage des pétroliers d'occasion dans le sillage de la guerre en Ukraine. Une partie d'entre eux sont achetés pour servir dans des flottes parallèles en vue de transporter du brut russe sous embargo.

Objectif, une flotte sobre

« Cette transaction nous a permis d'obtenir un prix ferme pour des navires âgés de 14 à 15 ans. L'entreprise a considérablement renforcé sa position sur le segment des VLCC en 2023 et ce désinvestissement de nos grands pétroliers non-éco restants est conforme à notre stratégie qui consiste à exploiter la flotte la plus moderne et la plus économe en carburant », se félicite Lars H. Barstad, PDG de Frontline, dans un communiqué.

La compagnie norvégienne prend parallèlement livraison de 24 VLCC d'Euronav, monnaie d'échange à la cession des actions d'une valeur de 2,4 Md$ qu'elle détenait dans son homologue belge. Ce deal scellé en novembre – actions contre navires – a permis aux deux entreprises de sortir de l'impasse dans laquelle les actionnaires de Frontline et d’Euronav se trouvaient à la suite de l’échec de la fusion entre les deux plus grands transporteurs de pétrole et des différends stratégiques entre l’homme d’affaires chyprio-norvégien John Fredriksen et Alexandre Saverys (CMB).

Deux trajectoires opposées

A l'issue de cette opération, les deux entreprises, rivales historiques dans le transport maritime de brut, prennent des chemins radicalement opposés.

Depuis que la Compagnie maritime belge (CMB), propriété de sa famille, a repris le contrôle d’Euronav en novembre, Alexandre Saverys s’active pour opérer le changement de cap radical qu’il promeut, souhaitant réduire progressivement la part des revenus issus du transport de pétrole brut et faire de la place à des actifs maritimes qu'il estime plus durables, « à l'épreuve du temps », navires à faibles émissions de carbone, à l'hydrogène ou à l'ammoniac. Un concurrent de moins pour Frontline ?

Adeline Descamps

 

 

 

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