Avec 1,53 Mt échangées en 2016 à Hambourg, le trafic de marchandises conventionnelles reste a priori marginal pour le grand port hanséatique qui a vu le volume total de son trafic s’établir à 138,2 Mt l’année dernière. Le conventionnel a ainsi enregistré un recul des volumes de 11 % par rapport à 2015 (1,72 Mt). Dans le détail, les importations (518 000 t) baissent de 9,7 % par rapport à l’année dernière. Et l’honorable progression des importations de fruits exotiques (182 000 t, +1,7 %) n’est pas suffisante pour compenser la baisse du volume des exportations de bois, de produits métallurgiques et de projets. Ce recul est à mettre sur le compte de la faiblesse des commandes de biens d’équipements industriels pour les installations gazières et pétrolières, mais aussi sur celui des problèmes de l’économie turque qui frappent par exemple le logisticien Buss Ports Logistics. Celui-ci a eu la malchance d’investir dans la gestion d’un terminal sur la côte turque en 2014. Il doit parallèlement faire face à la fermeture programmée du Buss-Hansa-Terminal, spécialisé dans le transport de marchandises conventionnelles et de projets: « Nous avons probablement grandi trop vite et trop fort », a expliqué Johann Killinger, le p.-d.g. de Buss en septembre à la presse locale en évoquant la baisse d’activité des ports turcs et la dépréciation de la lire turque.
Un bail non reconduit
En ce qui concerne le Buss-Hansa-Terminal, sa fermeture a été annoncée au début de 2016. La Ville et l’autorité portuaire ont choisi de ne pas reconduire le bail afin de pouvoir utiliser la surface du terminal pour de nouvelles implantations industrielles. Pour Buss, qui maintient ses activités extra-portuaires mais aussi ses implantations dans d’autres ports de la côte allemande, ceci aboutit à un plan de réductions d’emplois d’environ 200 postes sur 600. « Tous nos clients pour le conventionnel ont pu être recasés chez d’autres entreprises de la place », a par ailleurs assuré Johann Killinger. Pour le secrétaire général de la Fédération des entreprises du port, Normann Zurke, cette situation morose ne doit pas faire oublier qu’en dépit des volumes modestes de marchandises conventionnelles échangées, l’activité reste stratégiquement importante, notamment parce qu’elle est fortement créatrice de valeur et d’emplois. À Hambourg, elle comptabilise six postes de travail pour 1 000 t transportées, soit l’activité qui emploie le plus dans tout le port. À terme, les entreprises du secteur se déclarent doucement optimistes et tablent, entre autres, sur le renforcement des livraisons d’éléments industriels polonais et tchèques (C. Weinstein agrandit pour cela ses installations de 50 000 m2 ). Mais la difficulté d’accès au port de Hambourg pour les gros chargements reste un problème, selon Rhenus Midgard Hambourg pour qui le creusement et l’aménagement de l’Elbe sont plus que jamais urgents.
