Nette accélération du commerce international du GNL en 2016

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« Sur la période de 2012 à 2016, la croissance de la demande gazière est estimée à 1 % par an, en repli par rapport à une moyenne de 2,6 % par an entre 2005 et 2012 », explique une note de synthèse de l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (Ifpen) diffusée le 24 janvier.

La situation de la demande gazière apparaît toutefois contrastée d’une zone géographique à l’autre en 2016. Cette demande est repartie à la hausse en Asie-Océanie, sous l’impulsion de la Chine et de l’Inde. Elle a progressé de manière modérée en Asie du Sud-Est. Elle a enregistré une hausse pour la première fois depuis cinq ans en Europe. À l’inverse, elle a ralenti en Amérique du Nord, a chuté lourdement dans les pays de la CEI et est restée déprimée au Japon, en Corée du Sud et en Australie.

« La production mondiale de gaz naturel connaît un certain tassement en 2016 », poursuit l’Ifpen, largement lié à la situation aux États-Unis où « la faiblesse des prix du pétrole et du gaz a conduit à une baisse drastique des forages et à la fermeture de nombreux puits non rentables ». La production gazière a diminué dans la CEI comme en Europe. Elle est stable en Afrique. « Au Moyen-Orient, elle a été stimulée par la montée en régime des grands projets de gaz en Iran, en Arabie Saoudite et aux Émirats. » En Asie-Océanie, elle a bénéficié des démarrages des projets GNL en Australie.

Plus de flexibilité dans les contrats

Dans ce contexte global, « le commerce international du GNL a montré une nette accélération en 2016 » en atteignant un total de près de 350 Mdm3, soit un volume additionnel de 17 Mdm3 (+ 5,5 % par rapport à 2015). « Le démarrage et la montée en régime des projets australiens sont à l’origine de plus de 70 % de l’offre additionnelle de GNL en 2016. » L’Asie-Océanie est devenue la première région productrice de GNL en 2016, déclassant le Moyen-Orient. « Il convient aussi de mentionner l’arrivée sur le marché du premier projet américain d’exportation de GNL, Sabine Pass. » Ce terminal a exporté plus de 3 Mdm3 de février à octobre, dont plus de la moitié vers l’Amérique latine.

L’institut relève toutefois que « plus de 10 % de la capacité de liquéfaction globale est inutilisée ». Le fonctionnement de plusieurs installations est perturbé, faute de gaz en quantité suffisante comme à Trinidad et Tobago, Oman, Abu Dhabi, en Malaisie, en Afrique du Nord, etc. D’autres usines sont affectées par des problèmes techniques, comme en Angola, ou de sécurité comme au Yemen, au Nigeria ou en Libye.

La demande de GNL a été portée par les marchés émergents d’Asie, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Les unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU) « se développent car elles permettent de réduire les coûts et les délais de construction ». L’Ifpen indique que « le Pakistan, l’Égypte et la Jordanie sont arrivés sur le marché du GNL en utilisant des FSRU et devraient représenter une demande additionnelle de plus de 18 Mdm3 en 2016 ».

Concernant les perspectives à l’avenir, pour l’Ifpen, l’industrie du GNL entre dans une phase de transition et connaît des transformations majeures. « Les acheteurs sont à la recherche d’une plus grande flexibilité dans leur approvisionnement et cherchent à supprimer les clauses de destination, encore très présentes dans le bassin Pacifique, pour tirer profit des possibilités d’arbitrage et avoir la possibilité de revendre du GNL en surplus. » Par ailleurs, « les contrats commerciaux portent sur des durées plus courtes et une fourniture plus flexible. De grandes sociétés pétrolières commercialisent du GNL à partir de sources d’approvisionnement multiples et non pas d’un seul site de production, ce qui favorise l’internationalisation des échanges en s’écartant du cadre rigide des contrats à long terme ».

Dans les prochaines années, selon l’Ifpen, la croissance des exportations de GNL américain va conduire à une expansion du marché spot et le Henry hub aura une plus grande influence sur le prix du gaz européen. En Asie, le rôle de l’indexation spot s’accroît aussi dans les contrats de long terme, mais dans une moindre mesure. « Le GNL favorise ainsi la formation d’un marché du gaz plus mondialisé et concurrentiel. »

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