La bataille fait rage entre l’armateur Grimaldi et son concurrent Vincenzo Onorato, qui relient tous deux la Sardaigne au continent. L’enjeu est de taille: une partie des 70 000 € alloués par l’État, soit le montant prélevé sur les fonds publics et attribué aux compagnies maritimes dans le cadre de l’application de la convention sur la mise en œuvre de la continuité territoriale. Pour le groupe Grimaldi, le patron de Moby et Tirrenia doit renoncer à cette contribution, la compagnie Tirrenia ayant été privatisée. « Cet argent drogue le marché et permet au groupe Onorato de multiplier les pressions sur la concurrence en augmentant injustement ses ressources financières », s’énerve Guido Grimaldi. Il ajoute que le prix du carburant ayant baissé, il permet aux armateurs de revoir leurs tarifs vers le bas. Pour casser la concurrence aguerrie du dirigeant de Moby et de Tirrenia, le groupe Grimaldi a déployé une partie de sa flotte (130 navires qui couvrent les routes nationales et internationales et effectuent des liaisons intercontinentales), et la partie des ferries dans les ports de la Sardaigne. De plus, il a inauguré de nouvelles liaisons.
Un salaire de misère
Vincenzo Onorato dénonce les conditions de travail appliquées par son concurrent. « Grimaldi emploie des ressortissants de pays hors Union européenne et leur paie un salaire de misère, soit 600 € par mois », assène-t-il.
Le ministère des Transports devra trancher sur la question des financements publics avant l’été. En attendant, les deux compagnies affûtent leurs armes. Moby et Tirrenia ont annoncé des réductions sur les prix des billets. Grimaldi veut mieux faire et promet un paquet de voyages gratuits pour les personnes qui réservent des allers-retours sur le même navire pendant toute l’année, et en bonus, le transport de la voiture gratuit.