Le groupe Grimaldi axe sa stratégie sur une croissance organique

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Cette bonne santé résulte d’une gestion exemplaire combinant la recherche permanente d’une réduction des coûts d’exploitation à une stratégie bien précise en matière d’investissements. Pour des opérateurs spécialisés dans les techniques du transroulage, comme c’est le cas pour le groupe italien, le contexte est rendu assez favorable grâce à des prix du fuel particulièrement bas et des coûts d’intérêts également très bas.

À l’occasion de la 19e convention Euro-Med from land to sea organisée par Grimaldi, qui s’est tenue récemment à Barcelone, l’armateur Emanuele Grimaldi, directeur général, a évoqué les divers événements qui ont marqué l’évolution de son groupe cette année. En ce qui concerne la flotte, elle compte 106 unités auxquelles s’ajouteront 16 autres en commandes pour des trafics précis. Les critères restent les mêmes. L’accent est mis sur la propriété du tonnage au détriment de l’affrètement. Les navires sont construits sur mesure pour des trafics précis et dans le respect de l’environnement et des réglementations qui s’imposent. Dans cette optique, les investissements sont axés sur une croissance de la capacité et l’efficacité. Cinq navires rouliers et trois ropax sont « jumboisés », ce qui implique plus de ponts voitures, donc plus d’espace pour du fret. Trois ferries ont vu leur capacité passagers doublée. Il en résulte que chaque unité est transportée en fonction d’un impact du fuel inférieur et de coûts moins élevés. D’autre part, cinq rouliers PCTC d’une capacité de 7 800 unités roulantes, appelées The green ships of the future, sont en construction en Chine. Une option pourrait être levée pour sept unités supplémentaires. Trois rouliers d’une capacité de 6 700 unités sont également construits en Chine. Il y a une option pour deux navires de plus. À la fin de cette année, le dernier des six conros (5 700 ml et 1 800 EVP) sera livré par un chantier coréen. Tous ces navires se distingueront par une consommation moyenne de fuel et une pollution par unité d’un tiers inférieures par rapport à la plupart des navires existants. Enfin, vient de commencer la livraison du premier des cinq conros géants G4 de la filiale ACL. Ici également, la consommation en fuel et la pollution par EVP transporté seront de 50 % inférieures par rapport à la génération des G3. Par ailleurs le groupe, ainsi qu’évoqué précédemment, est désormais largement majoritaire au sein de ses filiales Minoan Lines (93 %) et Finnlines (90 %), qui toutes deux donnent des résultats positifs.

Innovations technologiques

Au cours des trois dernières années, l’armement et ses filiales ont investi 200 M€ dans des dispositifs visant à réduire l’impact sur l’environnement. Quatre-vingt millions d’euros ont été consacrés au revêtement en silicone des coques, au reprofilage de 19 hélices et à l’amélioration hydrodynamique de 11 bulbes. Quarante-six scrubbers ont été installés sur 25 navires en collaboration avec les trois producteurs mondiaux de ces équipements. Ces engins donneront des résultats qui dépasseront les limites imposées en zone ECA pour les émissions de soufre.

Croissance organique dans tous les secteurs

L’armement a également mis l’accent ces deux dernières années sur la croissance organique dans tous ses secteurs d’activité. Dans le domaine des autoroutes de la mer, un ropax a été aligné sur la route Savone-Barcelone où viennent d’être inaugurés un nouveau terminal passagers/fret, et un autre, le plus grand en Méditerranée, sur la relation Livourne-Palerme. Le réseau Sicile-Sardaigne-continent a été considérablement renforcé avec l’introduction d’une nouvelle liaison (quatre fois par semaine) avec Cagliari, et ce vers le nord de l’Italie et la Sicile à une fréquence journalière. L’acquisition de deux navires de Transmediterranea a permis de lancer une nouvelle autoroute de la mer entre Trieste, Ravena, Bari et Patras assurée à la fréquence de trois départs par semaine. Ce service charge remorques, camions accompagnés, voitures et unités reefers.

En dehors de ses trafics de cabotage intra-européens allant du nord au sud de l’Europe, Grimaldi a développé des initiatives deepsea. En février a été lancé un service direct Méditerranée/États-Unis avec quatre car carriers flexibles, représentant une capacité totale de 25 000 voitures. Service appelé à une forte expansion grâce au contrat Fiat/Chrysler.

Sur la route Europe-Afrique de l’Ouest deux nouveaux conros à grande capacité (5 700 ml et 1 800 EVP) ont été alignés, deux autres devant intervenir avant la fin de l’année. Un montant de 70 M€ a été consacré à l’acquisition de cinq rouliers d’occasion classifiés pour la navigation dans les glaces, que Finnlines exploite pour ses services en Baltique.

AET: le super-hub en Europe du Nord

Le groupe poursuit ses investissements dans divers terminaux. Barcelone vient d’être équipé d’un nouveau terminal fret/passagers et l’intention est d’obtenir un élargissement de la concession. Des expansions sont en préparation pour le terminal de Civitavecchia, qui devient le grand centre pour trafics de voitures, celui de Catania, tandis que des participations ont été prises dans le terminal Sintermar à Livourne. Toujours en Italie, Grimaldi a augmenté sa participation dans le leader de la logistique automobile Automar, ainsi que dans d’autres entreprises de moindre importance.

C’est à l’Antwerp Euro Terminal que le plus gros effort est consenti. D’importants travaux sont en cours qui visent à porter la longueur de quai à 2 300 m (contre 1 800 m) en 2017, et la superficie à 131 ha en mars prochain, puis à 146 ha en 2017. Deux portiques à conteneurs seront opérationnels en mars sur un quai de 600 m (profondeur d’eau 16 m), qui traiteront une première escale d’un des nouveaux conros géants d’ACL en avril. La manutention pourra être assistée de deux nouvelles grues mobiles d’une capacité de 100 t et 144 t, soit 208 tonnes si synchronisées. Ce terminal, qui enregistre une croissance de trafic de 27 %, aura traité cette année 800 000 unités (+24 %) roulantes dont 78 % de voitures neuves, le reste représentant la part des véhicules d’occasion. À cela s’ajoutent 130 000 EVP (50 % déchargement/50 % chargement) et plusieurs dizaines de milliers de tonnes de conventionnel et projets.

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