La compagnie Ignazio Messina & C. renoue avec la rentabilité

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Malgré les difficultés économiques liées à un climat de morosité globale et malgré une situation politique de plus en plus inquiétante au niveau mondial, le groupe Ignazio Messina brosse un bilan satisfaisant de ses activités. « Nous avons finalement renoué avec la croissance et en cette fin du mois de novembre, nous pouvons déjà dire que les objectifs budgétaires que nous nous étions fixés fin 2014 ont été respectés », estime Ignazio Messina. Pourtant, la situation en 2015, en ce qui concerne le secteur des conteneurs, fait partie des fameux dossiers délicats comme le souligne l’administrateur délégué de la compagnie Ignazio Messina & C. en égrenant les mauvaises nouvelles comme un chapelet.

Baisse du prix des soutes

Après une première baisse durant l’été 2014, les soutes ont atteint le minimum en début d’année tandis que le niveau des frets maritimes était encore satisfaisant. En mars, en revanche, les retombées du prix des soutes et le début d’une surcapacité de l’offre de soutes par rapport à la demande (surtout sur les routes principales comme l’Asie et l’Europe) ont provoqué un début de baisse des frets. Et selon la loi des séries, en juillet, le prix des soutes a continué sa course vers le bas en rejoignant les niveaux enregistrés début 2009. Enfin, le surplus d’offre par rapport à la demande s’est aggravé, d’où une diminution ultérieure des frets, notamment sur les principales routes maritimes est-ouest. « Il y a eu aussi le début du ramadan à partir du mois de juin, la pause vacances en Italie à partir de la mi-août et puis, jusqu’à la fin du mois de septembre, le marché a fait preuve de faiblesse », ajoute Ignazio Messina. À tout cela s’ajoute enfin un excès de navires durant les derniers mois par rapport à la demande de transport. « Les derniers mois ont été caractérisés par un excès d’offre par rapport à la demande qui s’est répercuté sur les frets de l’Asie vers l’Europe qui ont atteint leur minimum historique, et un prix du pétrole plutôt stable, c’est-à-dire juste en dessous des 50 $ le baril », analyse l’armateur.

Dans un tel contexte, l’année aurait dû être difficile pour l’opérateur mondial de conteneurs spécialisé dans le transport de matériel roulant. « Globalement, les résultats enregistrés reflètent la situation du marché cette année avec un premier semestre plus satisfaisant », estime Ignazio Messina. Au chapitre des frets, les résultats sont meilleurs sur les lignes entre le Nord et le Sud que sur les routes entre l’Est et l’Ouest, notamment en ce qui concerne les lignes entre l’Asie et l’Europe. Autre élément important: la mise en service de trois nouveaux navires durant le premier semestre sur deux routes importantes (Méditerranée-mer Rouge-golfe Persique-Inde-Pakistan, et Afrique de l’Est-Afrique du Sud-Méditerranée-mer Rouge). Cette opération a permis à l’armateur de renforcer les départs et la régularité du service en offrant une soute plus homogène, tous les navires étant des sister-ships. « Ces huit nouveaux navires sont les plus grands jamais construits et permettent d’embarquer en même temps des conteneurs, du roulier, des marchandises, du matériel de construction d’installations, de type lourd en termes de dimensions et de poids », détaille Ignazio Messina. Reste que l’armateur doit faire face à une concurrence accrue.

Fidéliser le client

Au chapitre des conteneurs, par exemple, les navires totalement conteneurisés sont alignés par les principales compagnies de navigation. Du côté du roulier, le scénario est identique avec les PCTC. En ce qui concerne enfin le secteur des marchandises, les armateurs tablent sur les navires polyvalents. « Notre véritable objectif n’est pas de courir après les chiffres, notamment en ce qui concerne les conteneurs, pour réaliser des économies d’échelles comme les armateurs qui construisent des grands navires pour transporter seulement des conteneurs », affirme l’administrateur délégué de la compagnie Messina. Il explique que l’idée est plutôt de fidéliser le client en offrant un suivi, de se retourner vers les trafics plus payants, les ports de destination, la typologie des conteneurs. « Humaniser les relations avec la clientèle, éviter les lenteurs et les retards dus à la bureaucratie, voilà ce que nous essayons de faire pour nous différencier », confie Ignazio Messina.

Reste qu’au regard des problèmes qui se sont posés cette année, de la crise financière qui perdure depuis plus de sept ans, de l’instabilité politique dans certaines régions et de la menace terroriste, l’avenir risque de se réduire à un énorme point d’interrogation. Alors que faire pour contourner les obstacles? La réponse se veut claire: réduire les coûts en général et à tous les niveaux, notamment au niveau opérationnel pour garantir la rentabilité de l’entreprise, « ce que nous avons fait cet été en réorganisant nos services maritimes », analyse Ignazio Messina.

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