L’année a été particulièrement difficile pour le marché de la construction neuve de vraquiers. Les activités de commandes ont été fortement impactées par les faibles taux de fret et les prix très compétitifs auxquels sont proposés actuellement les navires d’occasion. George Lazaridis, d’Allied Shipbroking, juge les tarifs offerts en 2015 par les chantiers navals « extravagants » (Weekly Shipping, 25/09). Pour l’analyste, « la faible réactivité de l’industrie navale par rapport à l’évolution des prix du marché s’explique par l’incertitude quant à cette évolution sur la période qui s’écoule entre le moment de la signature d’un contrat et celui de la livraison du navire ». Cela a à voir également avec la longue liste de fournisseurs auxquels il faut faire appel (depuis les plaques d’acier jusqu’à la machinerie) et avec des questions d’organisation interne, notamment sur la renégociation des coûts.
Une série de difficultés
Le temps que tout le processus se déroule, les tarifs dans le marché de l’occasion ont, quant à eux, déjà baissé. Le courtier rappelle que le secteur de la construction est confronté à une série de difficultés: « L’explosion économique du marché des matières premières, qui a conduit depuis les années 2000 à une augmentation quasi constante du prix de l’acier », et « le coût de la main-d’œuvre qui n’a cessé d’augmenter dans les principaux pays constructeurs, en particulier en Chine ».
Se pose également la question de la surproduction qui pourrait perdurer malgré l’augmentation de l’activité de démolition. Mais un rééquilibrage se dessine, dans la mesure où les baisses des carnets de commandes ont contraint les chantiers à réduire leurs capacités de production. « C’est tout au bénéfice du marché dans la mesure où la préoccupation majeure des industriels est de maintenir la croissance de la flotte sous contrôle », conclut George Lazaridis.
