Globalement, la baisse continue des taux de fret laisse peu de place aux thèses selon lesquelles les alliances contrôlent le marché et font monter les prix, explique Mario Cordero, président de la FMC. Par contre, l’impact de leurs très grands porte-conteneurs sur la congestion portuaire laisse perplexe. La FMC entend poursuivre l’examen de cette problématique avec ses homologues chinois et européens. Ce sujet a été repris dans le communiqué de la FMC du 18 juin. Les trois lignes de communiqué commun à la FMC, à la DG Concurrence et au ministère chinois du Transport ne fournissent aucune information, d’aucune sorte.
Le Conseil européen des chargeurs a profité de l’occasion pour présenter discrètement son livre « blanc ». Son objectif est de « réduire le risque de distorsion de concurrence » issue de la concentration des transporteurs maritimes au sein de quatre grandes alliances mondiales.
Quatre piliers
Le nouveau modèle de coopération entre chargeurs, « commissionnaires de transport » (rarement évoqués) et autorités de la concurrence doit reposer, selon l’ESC, sur quatre piliers:
• coopération légalisée entre « clients » pour collecter les informations concernant les évolutions des marchés. Les chargeurs ont pris conscience qu’ils ne connaissent pas l’ensemble des caractéristiques des marchés mondiaux. Les volumes traités par les commissionnaires de transport sont importants;
• transfert de ces informations aux autorités afin qu’elles soient complètement informées des réalités de terrain;
• échanges d’informations entre chargeurs et transporteurs maritimes afin que les uns et les autres se comprennent mieux. Un test pourrait être réalisé à la fin de l’année;
• plan d’actions coordonné entre les « principales » autorités de la concurrence. L’ESC propose qu’elles aient la même conception du marché « pertinent », base de l’analyse. Qu’elles aient les mêmes demandes vis-à-vis des compagnies maritimes qui souhaitent former un VSA. Enfin, qu’elles soient autorisées à s’échanger des informations, même commercialement « sensibles ».
L’autorité japonaise de la concurrence n’ayant pas été conviée à cette réunion, elle n’a pas eu l’opportunité d’apporter à la DG Concurrence des éléments d’information sur les pratiques des transporteurs de voitures japonais dont certains ont été lourdement condamnés au Japon.