« Le nouveau canal de Suez est bien plus qu’une nouvelle voie de navigation et un joyau d’ingénierie. C’est un catalyseur pour le peuple égyptien, une nouvelle source de fierté et la promesse d’un avenir plus prospère », a expliqué l’amiral Mohab Mameesh, p.-d.g. de l’Autorité du canal de Suez (ACS). « Le projet est achevé à plus de 80 %. À ce jour, plus de 210 Mt de sable ont été extraites. »
« Le nouveau canal […] forme l’un des projets les plus importants de l’Égypte des temps modernes. Il devra contribuer à l’essor de l’économie et de la société pour les décennies à venir », a affirmé l’amiral Mameesh.
Ce « magnifique cadeau » offert au monde par l’Égypte a commencé par la mobilisation du « peuple » qui, en à peine six jours, a apporté 8,5 Md$, raconte l’agence de communication. Les travaux ont démarré le 6 août 2014. Malgré les estimations initiales évaluant la durée du projet à trois ans, il sera achevé en moins de 12 mois, ce qui représente un réel « défi » humain et technique. Cette nouvelle voie navigable de 72 km doit permettre un trafic dans les deux sens en même temps, et multiplier par deux la capacité quotidienne de transport, passant de 49 navires à 97 vers 2023. Le délai d’attente pour transiter passera de 11 heures à 3 heures. Les résultats attendus sont une augmentation des revenus de l’Autorité du canal de 5,3 Md$ en 2015 à 13,2 Md$ en 2023. Ce qui conduira à renforcer la position du canal comme l’une des trois ressources financières de l’Égypte. Le nouveau canal de Suez s’inscrit dans le cadre de la mise en place d’une importante zone industrielle tout au long du canal, connue sous le nom de Canal Suez Zone. Elle comprend une large gamme d’activités, notamment la fabrication, la logistique, la réparation de navires… Le canal de Suez constitue un élément vital du commerce mondial. La Canal Suez Zone deviendra ainsi une plate-forme d’accès à 1,6 milliard de clients dans le monde. Le projet dotera l’Égypte d’opportunités d’investissements et d’emplois pour les années à venir.
Impact environnemental indéterminé
En septembre 2014, la revue Bilogical Invasions a publié la mise en garde de 18 scientifiques européens et nord-américains relative aux risques écologiques que fait courir ce deuxième canal. En effet, selon eux, aucune étude d’impact n’a été réalisée. Le risque est grand que le nombre d’espèces invasives venues de mer Rouge augmente en Méditerranée. À ce jour, plus de 350 espèces animales, naguère inconnues en Méditerranée, s’y retrouvent, principalement dans sa partie orientale. Interrogée à ce sujet par le JMM, l’Autorité du canal de Suez répond que son étude d’impact a répondu ou a dépassé les exigences des institutions internationales.