L’armement NYK Bulk & Projects aligne sur la la ligne Europe du Nord/ Afrique de l’Ouest trois navires de type MPV de 14 000 tpl gréés à 100 t en combiné. Il a la possibilité de modifier ses moyens d’action comme bon lui semble en ajoutant du tonnage ou des navires d’une plus grande capacité, car cette division dispose d’une flotte de 157 unités pour une capacité globale de 5,67 MEVP. Dans cette flotte figurent notamment 43 navires du type Handybulk carriers de 20 000 tpl à 37 000 tpl et 67 unités de type Handymax de 45 000 tpl à plus de 55 000 tpl. À cela s’ajoutent 47 navires plus spécialisés dont des transporteurs de colis lourds, des navires polyvalents avec capacité ro-ro et autres polyvalents semi-porte-conteneurs. Quant aux capacités de levage, elles vont de 100 t à 450 t selon les types de navires. En ajoutant le tonnage affrété, l’armement exploite quelque 200 unités.
Cette vaste flotte est alignée dans de nombreux services desservant au départ de l’Asie, surtout du Japon, tous les continents, y compris l’Australie. Sa diversité, tant du point de vue capacité que technique, permet de permuter des navires d’un service à un autre ou d’un trade à un autre.
L’Europe importante
« L’Europe est très importante pour nous, qu’il s’agisse du Nord ou du Sud. Nous desservons ce secteur avec un service régulier mensuel pour lequel sont alignées des unités de 20 000 tpl à 30 000 tpl, gréées à 200 t voire 300 t. Nous escalons régulièrement à Anvers, mais aussi dans d’autres ports. Si il y a de la cargaisons en suffisance, nous pouvons escaler dans des ports français. Nous avons d’ailleurs déjà touché Dunkerque et Fos. » Katsumi Sugiuchi précise que ce service est surtout axé sur le Japon, mais touche également la Chine et la Corée du Sud. De ces deux derniers pays sont acheminés des petits vracs, des concentrés, et du Japon des fers et aciers, du pet coke, qui est parfois déchargé à Calais. À Anvers, les navires sont traités au terminal conventionnel de la Zuidnatie. Ils y déchargent des équipements, du fil de fer et autres produits sidérurgiques en provenance du Japon, et y chargent pour le même pays des projets. Katsumi Sugiuchi considère que les taux westbound sont pour l’instant assez stables, et que la situation actuelle de l’euro présente un avantage.
En ce qui concerne les projets, qui constituent une base importante de l’activité, l’armement, s’il ne se charge que de la prestation port, n’en offre pas moins un service intégré, qui implique la logistique de bout en bout et le contrôle de l’ensemble des opérations qui s’y rapportent.
Quelles sont les prochaines évolutions? L’armement entend poursuivre le développement de ses services entre l’Asie et les États-Unis, c’est-à-dire les côtes Ouest et Est ainsi que le Golfe. De même, l’accent est mis sur la desserte d’un nouveau secteur: l’Amérique du Sud au départ du Japon. Sur le plan opérationnel, l’intention est d’évoluer vers de plus grands navires polyvalents de plus de 30 000 tpl, qui seront gréés à 500 t. Aucune décision en la matière n’a encore été prise, mais l’objectif est de disposer de trois à cinq unités d’ici trois à quatre ans, car il faudra remplacer des navires. La direction est effectivement consciente de l’évolution qui se manifeste dans le secteur conventionnel, les projets et colis lourds et volumineux étant appelés à prendre de très grandes proportions. D’où la nécessité de rester à la pointe des techniques inhérentes aux besoins de la clientèle de ce secteur. Les responsables de l’armement mettent en évidence ces nouveaux moyens mis en service en 2010, à savoir deux Heavy Module carriers ro-ro de 19 818 tpl (tirant d’eau 6,34 m), de 38 m de large et 162 m de long. Deux vastes plates-formes sur lesquelles sont chargés des grands modules pour l’industrie pétrolière et gazière. Ces unités sont régulièrement alignées entre l’Asie du Sud-Est et l’Australie.
Un réseau mondial
NYK Bulk & Projects Carriers Ltd, issu de la Fusion Line en 2013, de NYK-Hinode Line Ltd et de NYK Global Bulk Corporation, est une filiale à part entière et indépendante de NYK Line. Sa force ne réside pas seulement dans sa dimension et sa flexibilité opérationnelle, mais s’inscrit également dans un contexte plus large, celui d’un réseau mondial d’implantations qu’animent les autres activités de ce puissant groupe maritime japonais (voire le plus puissant) qui vont de l’exploitation de terminaux à la logistique terrestre, en passant par des trafics de vracs, de voitures et des services intégralement conteneurisés.