Trois ferries naviguent sur la ligne Dunkerque-Douvres avec des navires de classe D (Dover, Delft-Seaways et le Dunkerque-Seaways) spécialement conçus pour la traversée du détroit. Sur la ligne Dieppe-Newhaven, DFDS a déployé en 2014 le Côte-d’Albâtre qui effectue deux traversées quotidiennes d’octobre à avril et trois allers-retours de mai à septembre.
L’année 2014 a été marquée par la volonté de DFDS d’arrêter l’exploitation de la ligne Le Havre-Porstmouth qu’elle avait rachetée à LD Lines en 2012. En 2013, la compagnie DFDS a transporté 510 000 passagers, 70 000 camions et 180 000 voitures. Cette décision a-t-elle été motivée par une concurrence trop rude avec Brittany Ferries implantée depuis peu sur le port du Havre? En septembre, date à laquelle la compagnie a évoqué sa volonté de jeter l’éponge, la direction a évoqué une situation structurellement déficitaire sur la ligne depuis dix ans. En mars 2014, le Norman-Voyager qui assurait la ligne à raison d’un départ par jour a été remplacé par le Seven-Sisters, un navire de taille plus modeste et mieux adapté, toujours selon DFDS. Mais ces efforts n’auront pas suffi. Le responsable CGT des sédentaires chez DFDS a évoqué en 2014 des déficits de 4 M€ avec le Norman-Voyager et de 1,5 M€ avec le Seven-Sisters. Le ferry du Havre était armé par 90 membres d’équipage.
Le Seven-Sisters a été repositionné à Dieppe sur la ligne Dieppe-Newhaven qui est assurée pour une année supplémentaire par DFDS selon le principe d’une délégation de service public. Le Seven-Sisters a remplacé le Côte-d’Albâtre parti sur Dunkerque pour son contrôle technique annuel le 11 février. À partir du mois de mai, une double rotation devrait être effectuée au départ de Dieppe. Pour 2015, DFDS prépare également sur cette même ligne des opérations commerciales et des tarifs préférentiels pour des événements sportifs à venir, notamment le 21 mars avec le match de rugby France-Angleterre à Twickenham (Londres), mais aussi lors de la Coupe de monde de rugby qui démarre le 18 septembre. Une grosse affluence d’Anglais est également prévue à l’occasion du passage du Tour de France en Normandie en juillet. Le comité opérationnel transmanche (COT), qui agit pour maintenir la ligne entre Dieppe et Newhaven, réfléchit également à d’autres actions en matière touristique, toujours en collaboration avec DFDS.
D’abord les scrubbers, sans perdre de vue le GNL
Pour le groupe danois, l’entrée en vigueur des normes de l’annexe vi de Marpol a été anticipée. En 2009, l’armateur a testé des scrubbers sur des navires. Les essais se sont montrés concluants puisqu’ils ont permis de réduire les émissions de gaz. « Une solution qui peut être adaptée à certains navires plutôt que d’utiliser du carburant avec moins de soufre », indique le rapport annuel du groupe danois. Les scrubbers offrent des bénéfices écologiques. En premier lieu, ils réduisent les émissions de particules de 70 %. De plus, l’utilisation de soutes avec une faible teneur en soufre pourrait faire augmenter les émissions de CO2 de 16 % contre 2 % pour les navires utilisant des scrubbers. Des résultats que DFDS tire d’une étude réalisée par l’industrie pétrolière.
Le groupe DFDS consacre une enveloppe de 750 MDKK (100,4 M€) pour installer des scrubbers sur ses navires. À la fin de 2014, onze scrubbers ont été installés, « faisant de DFDS le premier opérateur en installation de ces systèmes », indique le rapport annuel du groupe. En 2015, six nouveaux scrubbers seront installés ainsi que d’autres moyens de réduire les émissions de soufre. Le groupe étudie toujours la possibilité d’utiliser du GNL. En 2014, DFDS a reçu 6 M€ d’aide de l’Union européenne pour la mise en place de ses scrubbers. Selon le rapport annuel de DFDS, l’installation d’un scrubber représente un investissement de 40 MDKK (5,35 M€).