La flotte française de commerce se décompose en une flotte de transport (181 navires) et en une flotte de services maritimes (117), constate la mission de la flotte de commerce (MFC) qui vient de publier son étude statistique.
Les 181 navires de charge totalisent près de 5,3 MUMS et leur capacité d’emport est de près de 6,3 Mtpl. Les 117 navires de services offrent une jauge totale de 319 028 UMS.
La flotte contrôlée de plus de 100 UMS par des intérêts français comprend 752 navires supplémentaires (de plus de 100 UMS, toutes catégories confondues) pour 17,5 MUMS. Elle est principalement constituée par des navires de charge (62 % en nombre et 85 % en jauge) et des navires de services maritimes offshore (30 % en nombre contre 2,2 % en jauge). La MFC évite d’évoquer la flotte de propriétés étrangères sous registre français (tous les transporteurs de brut et les transporteurs de raffinés sauf ceux de Socatra, entreprise de capitaux français, autant qu’on puisse le savoir).
Au premier semestre 2014, les effectifs de la flotte de transport ont poursuivi leur baisse. La flotte a enregistré neuf sorties contre quatre entrées. Parallèlement, la flotte de services maritime a enregistré sept entrées pour une seule sortie.
Répartie selon les registres d’immatriculation, la flotte française de transport de plus de 100 UMS comprend 75 navires inscrits au Registre international français (RIF), 67 navires au registre métropolitain et 39 navires aux registres d’Outremer, dont 27 en Polynésie française. La flotte de service de plus de 100 UMS comprend 86 navires inscrits au RIF et 31 navires au registre métropolitain.
L’âge moyen de la flotte de transport est de 7,3 ans au 1er juillet 2014 contre 7,5 ans au 1er juillet 2013. L’âge de la flotte mondiale de transport est estimé à 11 ans au 1er janvier 2014, celui de la flotte de l’Union européenne est de 12,5 ans au 1er juillet 2013.
L’âge moyen de la flotte contrôlée est équivalent à celui de la flotte sous pavillon national. Il est de sept ans au 1er juillet 2014.
17 000 navigants de toutes nationalités
Pour la première fois, la MFC tente un exercice délicat qui a été abandonné depuis quelques années par les partenaires sociaux: la ventilation par type de navires, de l’emploi de navigants français, communautaires et étrangers. La dernière étude, très détaillée (celle du Centre d’études et de recherches sur les qualifications, Cereq), porte sur les années 2009 et 2010.
Au total, les navires de commerce (transport et services) immatriculés dans l’un des cinq registres nationaux ont employé en 2013 environ 17 000 navigants, sans précision sur la durée de l’embarquement (un mois, un semestre, etc.) ou sur la qualification (officier ou personnel d’exécution): 10 592 de nationalité française, 1 641 communautaires et 5 676 extracommunautaires. Sans surprise, le plus grand employeur de navigants est le transport de passagers et plus précisément les transbordeurs: 5 723 Français sur un total de 5 750. Une façon comme une autre de faire comprendre à la tutelle que l’avenir de la SNCM doit s’appréhender en nombre d’emplois dans les Bouches-du-Rhône et en Corse.
Les navires de service constituent le deuxième employeur et en particulier les unités offshore (Bourbon): 5 508 emplois dont 2 372 Français et 2 771 extracommunautaires. Bourbon emploie 800 Français et 1 520 extracommunautaires; les câbliers, 494 Français et 771 extracommunautaires; et le remorquage international (métropole et DOM), 466 Français, uniquement.
La flotte pétrolière (brut, raffinés et gaz) et les navires de charge (plutôt sèche) font jeu égal avec respectivement 2 669 emplois pour la première et 2 642 pour les seconds. Mais la répartition entre nationalités est assez différente: 763 Français et 1 470 extracommunautaires pour la flotte pétrolière contre respectivement 938 et 979 pour les navires de charge. Les transporteurs de raffinés emploient 309 Français et 783 extracommunautaires. Seuls les porte-conteneurs (essentiellement les 22 unités de la CMA CGM) ont des répartitions équilibrées: 666 Français, 737 communautaires et 692 extracommunautaires.
Le nombre total de navigants en 2013 est similaire à celui estimé par le Cereq: 16 169 en 2009 et 16 550 en 2010. 57,8 % ont navigué plus de neuf mois en 2009 et 54,5 % en 2010. Le Cereq explique dans son introduction que ses donneurs d’ordre n’ont pas souhaité prendre en compte la nationalité des marins alors qu’une partie de l’étude portait précisément sur les raisons de l’évaporation importante des officiers (français, pourrait-on penser). Le nombre d’officiers tournait autour de 7 360 dont 1 500 capitaines, 200 et 700 mécaniciens de 250 kW et 750 kW confondus.
Selon le Cereq, Paca est la première région maritime de France avec 2 249 à 2 300 inscrits maritimes, devant la Bretagne-Nord (1 468 à 1 931). Mais la Corse est très proche avec 1 841 à 1 896 inscrits maritimes. Ce qui rend encore un peu plus complexe l’équation de la SNCM. Le RIF compte entre 3 597 (2009) et 3 553 (2010) inscrits maritimes.
Autre équation délicate à résoudre: les taux d’évaporation entre officiers de la filière A et ceux de la promotion sociale sont sensiblement différents. Les seconds restent bien plus longtemps dans le métier pour de bonnes et moins bonnes raisons, note le Cereq. Il suggère de favoriser cette filière sans oublier de prévoir son alimentation en matelots. Or il y a de moins en moins de matelots français. Les retombées concrètes de l’étude réalisée par le Cereq sont restées très discrètes.