«Mis au frigo », c’est le sentiment que les opérateurs portuaires européens – par la voie de la secrétaire générale de Feport, Lamia Kerdjoudj-Belkaïd – ont souligné lors de l’assemblée générale de l’Unim aux Sables d’Olonnes sur la troisième version du paquet portuaire. Avec les nouvelles élections européennes, chacun attendait de voir les nouveaux membres de la Commission se mettre en place. Dès le 1er juillet, de nouvelles réunions se sont tenues. Il semblerait que l’objectif de la présidence italienne serait d’aboutir à l’adoption d’un texte avant la fin de son mandat.
Dès le 23 septembre, l’organisation européenne des armateurs, Ecsa, s’est inquiétée de la tournure des événements. Ils regrettent que ce texte se vide. Ils souhaiteraient en conserver les principaux éléments et notamment que le pilotage soit traité à part. « Il est décevant de voir se vider une proposition déjà peu remplie. L’opportunité d’une véritable réforme des ports européens nous glisse entre les doigts et, dans ces conditions, l’industrie maritime ne soutiendra pas ce texte », a déclaré Patrick Verhoeven, secrétaire général de l’Ecsa.
Le texte s’est vidé d’une partie de son contenu
Pour la Feport, le sujet doit être pris dans sa philosophie. « Que voulons-nous? S’il faut aboutir à un texte pour améliorer la compétitivité et l’efficacité des ports, l’accès au marché n’est pas le sujet. Il faut que le commissaire européen prenne conscience du secteur portuaire », nous a confié la secrétaire générale de la Feport. Pour les opérateurs portuaires privés, les conditions de concurrence dans les ports existent. Il faudrait plus se concentrer sur la transparence financière des ports et les aides d’État, souligne la Feport. Et sur ce point, l’avis de la DG concurrence est toujours attendu. Le texte s’est vidé, pour la Feport, d’une partie de son contenu en introduisant deux articles prévoyant le principe de subsidiarité. Aujourd’hui, le texte apparaît plus comme un puzzle dont les pièces sont reliées par des fils sans véritable harmonie.
Quant au calendrier, il reste incertain. Le Coreper doit se prononcer sans savoir s’il le fera lors de sa réunion du 1er octobre. S’il se prononce à cette date, le conseil du 8 octobre pourrait remettre la procédure en marche mais sans qu’il y ait de recommandations. Et dans l’hypothèse où le Coreper reporte l’examen de ce texte à une date ultérieure, il faudra attendre le mois de décembre. La présidence italienne semble confondre réflexion et précipitation.