Interdits en Chine, les navires de 400 000 tpl, aussi appelés Chinamax, pourraient trouver grâce aux yeux des autorités japonaises. L’entrée des Valemax dans les ports nippons n’est pas une première. Déjà en juin 2013, un navire a livré 400 000 t. Il a déchargé 200 000 t dans le port de Oita puis 200 000 t dans celui de Kimitsu. C’est au tour du port de Kashima, à proximité de Tokyo, d’accueillir une nouvelle unité. Le 18 juin, le Vale-Brasil a escalé dans le port. Il a livré du minerai de fer pour le compte de Nippon Steel & Sumitomo Metal.
Selon un porte-parole de l’aciériste, Nippon Steel & Sumitomo Metal pourrait signer un contrat avec le minier Vale pour acheminer du minerai de fer depuis le Brésil vers les ports japonais. Un tel contrat serait une opportunité pour le minier Vale qui dispose d’une flotte de 35 navires qu’il a du mal à exploiter vers les principaux aciéristes de la planète mais aussi pour la Nippon Steel & Sumitomo Metal. En effet, pour cette dernière, l’utilisation des navires de 400 000 tpl représenterait une économie de 400 000 $ sur chaque transport, soit 1 $/t. « Nous n’avons rencontré aucun souci à accueillir ce navire », a déclaré le directeur général en charge du transport des matières premières de Nippon Steel, Koichiro Harada. Pour le moment, rien n’est encore confirmé. « Nous n’avons pas pris de décision formelle pour ce contrat avec Vale, a expliqué le directeur général de Nippon Steel, Toshiharu Sakae. Nous entrerons dans des négociations officielles avec le groupe minier brésilien dès que nous aurons obtenu l’aval des autorités japonaises et que nos usines seront prêtes pour recevoir ces navires. » Le seul port nippon capable de recevoir un Valemax chargé à plein est celui de Oita. Les autres ports japonais ne disposent pas d’un tirant d’eau suffisant pour accepter ces navires. Celui de Kashima dispose pour le moment d’un tirant d’eau de 10 m maximum. Un quai pouvant accueillir des navires jusqu’à 13 m est en construction.
Une économie de 1 $/t
Nippon Steel achète quelque 70 Mt par an de minerais de fer. La majorité, 80 %, l’est auprès des trois majors miniers de la planète: Vale, BHP Billiton et Rio Tinto. Aujourd’hui, l’aciériste nippon reçoit 60 % de ses matières premières depuis l’Australie. Le trajet entre les ports australiens et ceux du Japon se réalise en 11 jours. Un approvisionnement depuis le Brésil signifie le triplement du temps de transport avec environ 40 jours. Si une économie du coût à la tonne pour le minerai de fer est certain pour Nippon Steel, cela lui permet de garder une compétitivité par rapport aux aciéristes chinois.
Certains analystes voient dans cette décision une nouvelle pique envoyée vers le gouvernement de Pékin qui s’est montré hostile à ses navires dès le premier voyage et qui tend aujourd’hui à préserver ses armateurs contre la concurrence étrangère.