« L’année 2013 a été marquée par un nombre élevé de commandes de nouveaux navires citerne auprès des chantiers avec les risques de surcapacité que cela peut entretenir à l’avenir », explique le courtier britannique Gibson Research dans sa lettre hebdomadaire du 6 juin. Il faut remonter aux années 2003 à 2008 pour retrouver un tel niveau de commandes, alors lié à l’impératif de remplacer les navires-citernes simple coque par des unités à double coque. « Le contexte économique est aujourd’hui totalement différent: les bénéfices sont faibles, la flotte de navires-citernes est en état de surcapacité », continue Gibson Research: 68 % de la flotte de navires-citernes présentent une moyenne d’âge inférieure à 10 ans, 19 % entre 11 et 15 ans. Une telle situation pourrait faire croire que l’activité déchirage tourne au ralenti. Tel n’est pas le cas. Toutes les compagnies, quel que soit le segment du transport maritime de brut et/ou de produits pétroliers sur lequel elles opèrent, envoient au déchirage des navires de plus en plus jeunes. Cela est particulièrement prononcé pour les VLCC, précise Gibson. Entre 2000 et 2009, l’âge moyen des VLCC déchirés était de 25 ans. Depuis 2010, il est tombé à 18 ans voire même 14 ans dans certains cas. Cette tendance est aussi la conséquence des impératifs d’économie de coûts au niveau du soutage ainsi que la nouvelle législation sur le traitement des eaux de ballast à bord des navires, estime Gibson. « Les navires citerne à double coque de première génération ne présentent pas les mêmes performances énergétiques et environnementales que les suivantes, note Gibson. Concernant le traitement des eaux de ballast à bord, les compagnies hésitent entre envoyer les navires-citernes dans les chantiers navals pour les doter des équipements nécessaires à des coûts élevés ou les déchirer. » À moins que les revenus des compagnies actives sur le transport de brut et de produits pétroliers ne renouent avec une croissance forte et durable, il est probable que les navires-citernes seront nombreux à connaître une retraite anticipée de plus en plus jeune. Surtout si les prix du déchirage demeurent à des niveaux élevés au-delà des 500 $/LDT, conclut Gibson.
Compagnies
L'envoi à la ferraille concerne des navires-citernes de plus en plus jeunes
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