Le ministère chinois du Commerce a refusé de donner son autorisation à la constitution du P3, alliance regroupant Mærsk, CMA CGM et MSC sur les lignes est-ouest. Un coup dur pour les trois premiers armateurs mondiaux qui ont réussi à obtenir, avant coup, l’accord de la FMC américaine et de l’Union européenne pour la création de cette alliance. Face au refus chinois, les trois armements ont décidé de retirer leur projet et de le ranger dans les archives. Étrange décision quand on sait que ce même gouvernement chinois ne s’oppose pas à la constitution de l’alliance G6, avec six armateurs. Seule différence entre les tableaux, l’alliance G6 comprend un armement chinois (OOCL) que celle du P3 a oublié. Et si demain, le P3 intègre un armateur chinois pour devenir le P4, le gouvernement chinois serait-il plus à même de donner son accord? Difficile d’apporter une réponse. Ce refus peut aussi s’interpréter comme une réponse de Pékin aux armements européens dont l’appétit pour les exportations asiatiques est grandissant. Derrière le P3 se dessinait surtout une optimisation de l’utilisation de la cale dans une économie au ralenti. Et les ports? Après avoir négocié avec les armateurs le nombre d’escales du P3, les ports nord-européens vont devoir négocier le retour en arrière. Il n’est pas certain qu’ils récupèrent l’ensemble des escales qu’ils assuraient auparavant. Les ports européens risquent de rire jaune dans les prochaines semaines.
7 jours en mer
Les Européens rient jaune
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