Eurotunnel: MyFerryLink pèse sur les résultats du premier semestre

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Pour un chiffre d’affaires de 509 M€, en hausse de 10%, le groupe Eurotunnel accuse une perte nette de 18 M€ au premier semestre, exclusivement attribuable à MyFerryLink: la compagnie maritime, créée sous forme de Scop par les militants CFDT de l’ex-Sea France, a accumulé des pertes de 19 M€ sur six mois.

Dans l’ensemble de ses activités, Eurotunnel dégage néanmoins un bénéfice net d’1 M€ ce semestre hors MyFerryLink, contre 5 M€ sur la même période l’année dernière et la marge d’exploitation (Ebitda) reste stable à 199 M€, comme en 2012. Eurotunnel a largement bénéficié de l’« effet jeux Olympiques » de Londres l’an dernier. Ce premier semestre, dans un contexte classique, confirme la rentabilité du groupe: « Dans un environnement hostile et après une année 2012 exceptionnelle, le groupe Eurotunnel continue de renforcer ses parts de marché sur l’ensemble de ses activités », a déclaré le p.-d.g. d’Eurotunnel, Jacques Gounon. Au premier semestre, le groupe a entamé pour la première fois de son histoire le remboursement en capital de sa dette (30 M€ sur les 3,9 Md€), et non plus de ses seuls intérêts. Eurotunnel compte « verser un dividende à ses actionnaires au fur et à mesure qu’il rembourse sa dette », a assuré Jacques Gounon.

Une stratégie de complémentarité

MyFerryLink a généré un chiffre d’affaires de 30 M€ au premier semestre, dont 4 M€ pour la location des navires que la Scop loue à Eurotunnel. L’activité fret de MyFerryLink a connu une augmentation progressive passant d’une part de marché de 1,5 % en décembre pour atteindre 9,6 % au mois de juin. Avec une part de marché de 5,8 % sur le semestre, l’activité voitures a progressé pour atteindre environ 7,5 % durant le mois de juin. Dans ce marché très concurrentiel, dominé par ses concurrents P&O et LDA/DFDS, la décision en 2012 d’Eurotunnel de se lancer dans le transport maritime transmanche peut surprendre. Le p.-d.g. d’Eurotunnel explique la création de la filiale maritime par une stratégie de complémentarité: « Le maritime est complémentaire du tunnel. Une partie du trafic ne peut pas se faire par le tunnel, nous pouvons ainsi proposer une solution alternative. Par ailleurs, on est toujours à la merci d’un pépin », a souligné Jacques Gounon en rappelant l’incendie de 2008: le trafic a été interrompu pendant 30 heures puis n’a pu reprendre à la normale qu’après six mois.

Eurotunnel confiant

Eurotunnel se montre également confiant sur le maintien de l’activité de MyFerryLink. L’opérateur maritime a fait appel de la décision du 6 juin de la Commission de la concurrence britannique d’interdire l’exploitation des ferries repris par Eurotunnel au départ du port britannique de Douvres, estimant que le groupe pourrait s’emparer de « plus de la moitié » des liaisons transmanches. « Si MyFerryLink est interdit de naviguer, le prix de la traversée pour le client augmentera sensiblement », a prévenu Jacques Gounon, qui ne veut « pas croire » à une confirmation de l’interdiction. L’appel sera jugé les 10 et 11 septembre à Londres. La concurrence britannique a accepté d’attendre la décision de la cour qui, si elle venait à être négative, serait ensuite portée en cour d’appel: « Je considère cette décision d’attente comme un signe positif, a déclaré Jacques Gounon. Par ailleurs, cela nous donne six mois de plus et nous sommes sûrs d’exploiter au moins jusqu’à fin mars. »

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