MyFerryLink: bon bilan malgré une menace sur la rotation des navires

Article réservé aux abonnés

Jean-Michel Giguet, directeur général de MyFerryLink, a annoncé que la part de marché pour les poids lourds a atteint 10 % en mai 2013. Part de marché en hausse constante pour la coopérative ouvrière (Scop), créée par d’anciens salariés de Sea­France et lancée le 20 août 2012. En effet, elle a avoisiné 1 % les derniers mois de 2012, puis 4 % en janvier et 7 % en février de cette année. My­FerryLink a également augmenté sa part de marché du trafic tourisme (véhicules légers et cars de tourisme) qui a atteint 8 % en mai.

En août 2012, Jean-Michel Giguet a déclaré viser, pour 2013 et 2014, 12 à 14 % de parts de marché pour l’activité fret, et 8 à 10 % pour l’activité passagers. Des chiffres presque atteints en moins d’un an, mais qui restent inférieurs aux 18 % détenus par SeaFrance avant l’interruption de son trafic.

Les trois navires de MyFerryLink, le Berlioz, le Rodin et le Nord Pas-de-Calais, rachetés par Eurotunnel à la compagnie en faillite SeaFrance pour 65 M€, ont repris la mer entre août et novembre 2012. L’entreprise emploie aujourd’hui 533 personnes, dont 80 % sont des navigants issus de SeaFrance. Outre MyFerryLink, le Britannique P&O Ferries et le consortium franco-danois Louis Dreyfus-DFDS assurent les liaisons maritimes entre la France et l’Angleterre.

Menace sur le trafic des navires

Le 6 juin, la commission de la concurrence britannique a exigé l’arrêt des rotations des navires de MyFerryLink, craignant qu’Eurotunnel ne soit en position de s’emparer de « plus de la moitié » du marché des liaisons transmanche, et donc de faire grimper les prix.

La menace est lourde, puisque Eurotunnel serait interdit d’accès à Douvres pendant deux ans avec tout navire, et pour dix ans avec les navires Rodin et Berlioz. « Cette décision est incompréhensible pour Eurotunnel et injuste pour la Scop, a commenté Jean-Michel Giguet, ce ne sont pas les navires de MyFerryLink qui font la surcapacité sur Calais-Douvres, ils ont toujours été sur cette ligne », contrairement aux deux navires de DFDS arrivés en février et avril 2012. « DFDS a par ailleurs cherché à racheter ces navires lors de l’arrêt de SeaFrance, mais leur offre n’a pas été suffisante », a-t-il rajouté.

MyFerryLink a fait appel de cette décision. Gestionnaire des trois ferries d’Eurotunnel, la nouvelle compagnie s’appuie sur l’avis favorable émis par la commission de concurrence française pour alimenter cet appel qui sera jugé les 10 et 11 septembre à Londres. « Le tribunal de commerce de Paris a validé le montage. Puis l’autorité française de la concurrence l’a validé à son tour avec plusieurs contraintes: nous devions notamment dissocier totalement les services commerciaux de MyFerryLink et d’Eurotunnel, nous ne pouvions pas non plus échanger d’informations commerciales. Nous avons respecté ces conditions. Le ministre des Transports se saisit du dossier. Les autorités des deux pays campent sur deux positions différentes et l’Union européenne ne peut intervenir sur un litige opposant deux États membres. »

Néanmoins, pour le moment, la saison s’annonce bonne pour la société: « On observe une gran­de stabilité, a déclaré Jean-Michel Giguet. Nous avons craint que la décision de la commission de la concurrence britannique ne nous fragilise, mais les transporteurs nous font confiance et la notoriété de MyFerryLink s’installe peu à peu dans le secteur. »

Compagnies

Shipping

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15