Flotte de commerce française: une baisse de 16,8 % en tpl et de 12,4 % en jauge en un an

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Les cinq registres français d’immatriculation comptent, au 1er janvier, 199 navires de charge de plus de 100 UMS, exploités au cabotage international ou au long cours (sont exclues les quelques unités opérées en cabotage national): 86 sont au RIF, 70 au registre métropolitain (DOM compris), 29 en Polynésie, sept en Nouvelle-Calédonie et six à Wallis et Futuna. « Au total, 2012 aura été particulièrement rude pour la flotte pétrolière française qui a perdu 20,8 % en effectif, 25,7 % en jauge brute et 25,8 % en capacité d’emport par rapport au 1er janvier 2012, et respectivement 13,64 %, 21,6 % et 21,2 % depuis juillet 2012 », souligne la Mission de la flotte de commerce (MFC). La flotte pétrolière (et gazière) compte 38 unités dont sept seulement sont liées aux obligations de la loi du 31 décembre 1992 sur le maintien de capacités nationales de transport de pétrole brut. « Il y a peu de visibilité sur les sorties de flotte pour les pétroliers », estime la MFC. Elle rappelle que « trois VLCC immatriculés sous RIF ne sont pas liés par une charte-partie procédant de la loi du 31 décembre 1992 et ne sont donc soumis à aucune contrainte de pavillon ». Quatre VLCC ont quitté le pavillon français durant le second trimestre ainsi que deux chimiquiers. Un autre a été placé en gel de francisation. Un seul navire, un VLCC, est entré en flotte, au RIF.

Les vracs secs ne sont pas mieux lotis et ont enregistré « l’une des plus mauvaises années », estime la MFC. Le porte-conteneurs ne se porte pas bien. Les deux principaux marchés du transport de passagers en France métropolitaine (la Corse et le transmanche) traversent une phase « économiquement difficile, caractérisée par une forte concurrence entre modes de transport et compagnies, et une tendance à la baisse des trafics ».

Les évolutions de la flotte de navires à passagers permettent facilement d’évoquer le passé et/ou les aventures exotiques. Ainsi, le Scandola, ferry de plus de 20 ans, a été dépavillonné par la CMN au « profit » du pavillon chypriote. Le transporteur de passagers Fromveur, après 34 ans de service en Bretagne, est remonté jusqu’à Boulogne-Billancourt pour devenir une salle de spectacle. Le King-Tamatoa, ex-Liamone, ferry rapide de la SNCM, a fini par être vendu en décembre à un armateur de Taïwan. Le King-Tamatoa desservait des îles de Polynésie.

Désarmé depuis 2004, le Corsaire-6000 est toujours « en attente » à Papeete. Il a commencé bien difficilement une exploitation entre Saint-Malo et les îles anglo-normandes en 1994. Son armateur, Emeraudes Ferries, a restitué ce premier ferry rapide aux réducteurs délicats à la fin de la même année. Il a repris du service en Polynésie en 1996; un service discontinu.

Autre surprise: l’Aremiti-2, transporteur de passagers polynésien, est également arrêté depuis 2004, en attente de réparation à Raietea. On note que le Gold-Express, roulier à passagers appartenant à la compagnie l’Express des îles qui tourne entre la Guadeloupe, la Martinique et la Dominique est passé du 1er registre au RIF.

RIF: 289 navires tout compris

Le Registre international français compte, au 1er janvier, 289 navires en tout genre représentant 4,907 MUMS dont 87 navires de commerce de plus de 100 UMS (4,649 MUMS) et 201 unités de travaux et services auxiliaires. Cette catégorie hétérogène est composée de 96 navires de plus de 100 UMS et 26 yachts de plaisance professionnelle.

Tout compris, 103 navires étaient auparavant immatriculés aux TAAF; 15 proviennent du registre métropolitain et 170 ont été directement immatriculés au RIF. Ce registre, plus ou moins contesté, représente 82,6 % de la jauge totale placée sous pavillon national, tous registres confondus. En nombre de navires, Bourbon est le premier utilisateur de ce registre avec ses 147 navires d’assistance offshore. En ce qui concerne les navires de charge, les porte-conteneurs représentent presque 42 % de la jauge et les pétroliers 39,30 %.

La flotte de service a 24 ans en moyenne

Pour sauver les apparences et du point de vue de l’emploi des navigants, la MFC rappelle l’importance de la flotte de service: 5 316 unités représentant 0,527 MUMS et 0,463 Mtpl. Avec 24 ans d’âge moyen, il n’y a pas lieu de se réjouir. La MFC ratisse large: sont comprises 3 461 vedettes diverses (navires de surveillance, de sauvetage, de promenade et de services « divers ») et 595 unités affectées au service portuaire. Mais dès que l’on parle de navire de plus de 100 unités de jauge brute exploitées au cabotage ou au long cours, l’ordre de grandeur s’effondre: 152 unités représentant environ 306 000 UMS.

En 2006, cette fraction de la flotte de service comptait 116 navires pour presque 250 000 UMS. Au 1er janvier 2013, elle est principalement composée de 58 navires d’assistance offshore (52 de chez Bourbon), 39 remorqueurs, 19 navires de recherche, 12 dragues, 10 baliseurs et autant de câbliers. Ces derniers forment de loin l’essentiel de la jauge: 238 033 UMS. Sept sont armés par Louis Dreyfus Armateur, les trois autres par FT Marine.

En nombre, quel que soit le registre, Bourbon est le premier armateur français avec 155 unités (dont 112 surfers, transporteurs rapides de personnel).

Selon toutes vraisemblances, il n’y a pas de raison particulière susceptible d’améliorer le sort de la flotte au 1er juillet prochain. Même avec l’entrée en flotte du CMA-CGM-Jules-Vernes, des rouliers MN-Calo et MN-Tangara de la Compagnie maritime nantaise, ou du paquebot de luxe Soleal de la Compagnie du Ponant. Entre janvier et février dernier, Socatra a dû recevoir quatre chimiquiers neufs construits en Chine. Aucun n’était destiné à être immatriculé en France.

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