Le port de La Rochelle poursuit ses travaux d’aménagement. Le chantier sur la partie nord du bassin à flot a permis de revoir à la fois la circulation des trains et celle des camions et des voitures. Le faisceau ferroviaire a subi une profonde réfection qui s’est achevée l’été dernier, et la voie de circulation a été repoussée contre la falaise qui fait la coupure entre le quartier de La Pallice et le port. Ces aménagements de circulation avaient trois intérêts: libérer un grand espace de stockage et de logistique en bordure du quai nord du bassin à flot, réduire les nuisances sonores pour les habitants du boulevard Delmas en surplomb, et enfin, baisser la vitesse des véhicules avec une voie désormais coupée par plusieurs virages, au lieu de la grande ligne droite qui existait auparavant.
Le port a en effet décidé de mettre l’accent sur la sécurité. La vitesse est désormais limitée à 30 km/h sur les terre-pleins, à 50 km/h sur la voirie. « Il est important que ces limites soient respectées du fait de la cohabitation de différentes activités sur le port », souligne Philippe Guillard, directeur de la logistique portuaire. Quant à la voie ferrée, les passages à niveau ont été automatisés sur l’ensemble du port, ce qui, là encore, accroît la sécurité et donne de la fluidité au trafic. Enfin, la gare de triage à l’entrée du port a été clôturée pour éviter les entrées non autorisées. Il y a quelques années, un homme s’y était électrocuté avec les caténaires.
Orienter les flux
Pour les deux prochaines années, le port compte poursuivre son développement logistique, à l’extérieur cette fois, en s’appuyant sur l’OFP. « Nous allons créer des relais logistiques pour mieux collecter les marchandises et étendre l’hinterland », indique Philippe Guillard. « 120 M€ sont investis dans le port. Nous devons avoir une démarche active pour faire venir les trafics, orienter les flux et créer une massification de ces flux. » Il songe notamment aux marchandises qui partent vers les ports de la mer du Nord et qui peuvent être embarquées sur la façade atlantique. Cela concerne notamment les bords de l’actuel hinterland sur lesquels il y a un marché potentiel.
Concrètement, le port compte trouver un partenariat avec un logisticien et s’impliquer avec lui dans la logistique terrestre. Ainsi, le port compte mettre en place des plateformes logistiques dans lesquelles pourraient être regroupées les marchandises à l’export et celles à l’arrivée. Céréales, engrais et pâte à papier seraient acheminés par camion jusqu’aux plateformes, sur des distances courtes donc, puis par train jusqu’au port, et ce, grâce à l’OFP (Opérateurs ferroviaires de proximité).
Le ferroviaire représente aujourd’hui 1,2 Mt sur les 8,4 du trafic rochelais, ce qui rend le port légitime pour donner son avis sur le réseau ferroviaire de l’hinterland et sur son optimisation. « Nous servons l’économie locale et grand-régionale. Nous devons être consultés pour les décisions importantes », insiste Philippe Guillard.