À la CCI Caen-Normandie, on ne cache pas que cette navette est une vraie opportunité pour attirer et développer de nouvelles activités logistiques à moyen et long terme. « Nous savons que le conteneur est étroitement associé aux activités logistiques », confie Antoine de Gouville, le directeur des équipements portuaires de Caen.
Le port se fixe un objectif de 15 000 conteneurs par an avec une montée en puissance dans les années à venir. Le potentiel de l’agglomération caennaise est estimé à 50 000 conteneurs par an. « Nous avons déjà plusieurs filières que nous exploitons ici, mais on peut imaginer les développer encore plus », rappelle Antoine de Gouville.
Historiquement, le port bas-normand a pour vocation de traiter le trafic des bois exotiques. Une niche particulière qui a notamment justifié la présence d’une scierie sur la zone industrialo-portuaire. « Ces bois sont travaillés sur les lieux de production. Ils sont à présent conteneurisés. Tout cela nécessite une logistique particulière, de dépotage de conteneurs, de gestion des stocks. Ce sont des activités que nous développons déjà localement, mais nous pouvons aller plus loin. On peut imaginer à l’avenir des activités de transformation du bois pour en faire du contreplaqué par exemple. » Autre filière importante du port de Caen, la filière automobile, avec notamment la présence de Renault Trucks. « Là encore, nous pouvons imaginer aller encore plus loin. Des constructeurs sont déjà présents dans la région. »
Coté transmanche, le port accueille depuis plusieurs années Norbert Dentressangle, un des leaders européen du transport et de la logistique. « Depuis 2005, nous lui avons mis à disposition, sur une surface de trois hectares, un entrepôt de 2 500 m2. Norbert Dentressangle représente aujourd’hui un tiers du trafic fret transmanche. C’est un gros opérateur. » Avec la modernisation, et surtout l’agrandissement récent du terminal transmanche, là encore le port de Caen affirme sa volonté de développer le trafic fret et la logistique qui peut lui être associée. Sur le port amont, la CCI Caen-Normandie mène une politique ambitieuse d’acquisition de foncier. Depuis 2003, elle a ainsi acquis près de soixante hectares. Renault Trucks et ses sous-traitants occupent déjà dix hectares de surface bâtie. « Il nous reste encore de la surface, quinze hectares maîtrisés par le port, et à proximité trente hectares non maîtrisés par nous. »
Côté desserte, le directeur des équipements portuaires explique qu’elles sont essentiellement routières avec un accès direct sur le réseau autoroutier, A13 pour la région parisienne, A84 pour la Bretagne et A88 pour le sud de la France.