Bourbon se désendette pour se préparer à l’après 2015

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Le 6 mars, Jacques de Chateauvieux, président du conseil d’administration, a rappelé aux analystes financiers tout le bien que l’on pouvait penser de la stratégie suivie depuis 1992, lorsque les Sucreries de Bourbon sont devenues actionnaires de la Compagnie Chambon. En vingt ans, d’un conglomérat présent dans le sucre (activité historique), la grande distribution à la Réunion et les services maritimes, Bourbon est devenu le leader mondial de l’assistance aux plateformes pétrolières. Croissance hautement rentable, capitalisation boursière exponentielle, importance des flottes, extension des implantations dans le monde, etc, Jacques de Chateauvieux n’a pas ménagé ses efforts pour souligner la pertinence de ses choix et les résultats obtenus par les salariés. De sorte que, fin 2015, et compte tenu des données de 2011 et 2012, les dettes nettes totales devraient être de l’ordre de 2 Md€, le ratio d’endettement devrait être réduit à environ 1 et le ratio dettes nettes/EBITDA à 3.

Le 4 mars, le conseil d’administration a adopté le volet financier du « Transforming for Beyond ». Il s’agit d’une opération de leaseback à mener en 2013 et 2014 portant sur la vente de 2,5 Md$, valeur marché espérée, de coques récentes ou en cours de construction avec affrètement durant dix ans par Bourbon. Le produit de cession sera « essentiellement » affecté à la réduction de la dette. Sont concernées les grandes séries de navires supply (232 livrés et commandés) et IRM (26 en exploitation et en commande), et non pas les Surfers, transporteurs rapides de personnels. Au maximum, un tiers de la flotte (commandes comprises) sera cédé. Le montant total des affrètements ne devra pas dépasser les 30 % de l’EBITDAR (EBITDA avant loyers que l’on espère fixes sur la période) générée par l’ensemble de la flotte en propriété et affrétée.

En tenant compte de cette opération de leaseback, le taux d’endettement serait au maximum de 0,5 et le ratio dette nette/EBITDA inférieur à 2.

Vis-à-vis des clients de Bourbon, cette opération de déconsolidation est neutre car Bourbon garde la maîtrise opérationnelle des unités affrétées, entretien compris.

Si les détails comptables ont été abondants, personne n’a souhaité évoquer ce que pourrait être la nouvelle stratégie de Bourbon, bien évidemment « créatrice de valeurs ». Que peut faire d’un groupe désendetté, pure player et leader sur ses marchés et dont tous les drivers (fondamentaux) sont « solides »? Mettre en œuvre une gestion dynamique des actifs de Jaccar Holdings détenu par la famille de Jacques de Chateauvieux.

En 2012, tout va bien

Quand le prix du baril de brut reste élevé, les pétroliers investissent dans la recherche/production et donc achètent des appareils de forage. Ce qui est favorable aux activités de Bourbon. Concrètement, le baril est en moyenne à plus de 100 $ depuis 2011 et les commandes d’appareils de forage ont augmenté de 41 unités en offshore profond (600 à 700 M$ pièce) et 23 en offshore continental.

Les opérations sous-marines (robots, navires support et ingénierie) regroupées sous le vocable subsea bénéficient également de l’augmentation des installations de têtes de puits (+ 69 % prévus entre 2013 et 2017).

2012 s’est donc bien terminée avec une croissance du chiffre d’affaires de 17,7 % à 1,187 Md€. L’excédent brut d’exploitation (hors plus-values) a fait un bond de 27,7 % à 382,4 M€; l’EBITDA explose à 406,2 M€ (+ 35,3 %). Le résultat opérationnel s’envole de 89,4 % à 161,6 M€. Le ratio EBITDA/capitaux engagés moyens hors acomptes passe de 11,5 % à 14,7 %. Le résultat financier s’est dégradé passant de − 71,7 M€ à − 87 M€ du fait notamment de problèmes de change. L’impôt sur les sociétés double, passant de − 10,7 M€ à − 22,2 M€. Le résultat net s’est considérablement redressé passant de 3,6 M€ à 53,2 M€. Le résultat net part du groupe a suivi la même tendance en passant de 6,8 M€ à 41,9 M€.

Il y a donc des raisons de poursuivre le plan Bourbon 2015 Leadership Strategy, et d’investir les 500 M€ prévus pour le solder. Le chantier Sinopacific, cousin de Bourbon, a des raisons de se réjouir.

Réduction du nombre des Européens

En 2002, Bourbon employait 1 300 personnes, contre 10 300 en 2012. 18 % sont des Européens et 54 % des Africains. En Amérique latine, 82 % des 1 630 salariés sont des locaux. En Asie, 84 % des 1 200 salariés, également. Seule l’Afrique a un taux de 58 % de salariés africains sur un total de 5 620. L’idée est d’y réduire le nombre d’Européens (38 % actuellement) afin de faire baisser les coûts salariaux et de déplacement, a précisé le directeur financier de Bourbon.

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