Des navires de 20 ans envoyés à la démolition

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La crise a ses raisons que la raison dépasse parfois. En 2012, les taux de fret n’ont pas réussi à rentabiliser la flotte. Le marché des vracs secs reste, sur les premiers jours de l’année, empêtré dans ce marasme économique. Drewry constate alors, dans son dernier rapport publié le 15 février, la démolition de navires de moins de 20 ans. « Un navire de 15 ans a d’ores et déjà été envoyé à la démolition, et la moyenne d’âge des capesizes démolis est de 21 ans », note Drewry. Un vraquier peut généralement assurer un service sur trois décennies, dès lors qu’il est entretenu régulièrement. Plus globalement le volume de cale démolie au cours de l’année passée a atteint 32,7 Mtpl, dont 6,8 Mtpl au cours du dernier trimestre. Ce volume sur les trois derniers mois de l’année représente le double de ce qui a été envoyé à la démolition en 2011.

Drewry ne s’attend pas à une amélioration du marché des vracs secs dans les prochains mois. Pour le consultant britannique, les navires de type Handysize devraient aussi rejoindre ce mouvement. Il s’attend à la démolition de navires de moins de 30 ans. Déjà en 2012, les premiers navires de ce type, de 30,1 ans, ont été démolis. Une évolution qui se dessine aussi dans le secteur des navires de type Panamax. En 2012, le consultant britannique note une forte augmentation de la démolition de ces navires. Les opérateurs semblent leur préférer des unités de type post-panamax.

Avec ce retrait de cale sur le marché des vracs secs, nous devrions constater un retour à la hausse des taux de fret. Il n’en est rien, selon Drewry. La flotte entrée en service ces derniers mois a largement compensé celle vendue pour la démolition. Les armateurs ont réceptionné quelque 35 Mtpl en 2012 de navires neufs. Ainsi, la flotte des vraquiers est aujourd’hui estimée à 679 Mtpl, ce qui représente une augmentation de 12,3 % après avoir enregistré une augmentation de 15,2 % en 2011. Et le mouvement n’est pas près de prendre fin. En 2013, les carnets de commande prévoient la livraison de 28 Mtpl, « seulement », ironise Drewry. Des nouvelles unités qui vont venir grossir, pour les deux tiers, les rangs des post-Panamax avec notamment de nombreux VLOC (Very Large Ore Carrier).

28 Mtpl attendus en 2013

Une analyse pessimiste que Bimco ne partage pas. Dans son dernier rapport sur les vracs secs, publié en février, « l’an passé a été une bonne année pour la demande et l’augmentation de l’offre ralentie ». Pour l’organisation des armateurs, la demande chinoise en minerais a atteint des sommets à 744 Mt en 2012. Les dernières statistiques diffusées par le gouvernement de Pékin montrent une baisse des stocks dans les ports chinois depuis le mois de septembre. « Pour 2013, Bimco s’attend à une année de forte demande de minerais de la part de la Chine, ce qui aura des effets sur le volume à transporter par voie maritime », note l’organisation des armateurs. Le même constat apparaît pour le charbon. La demande chinoise a atteint des sommets avec une demande de 233 Mt, en hausse de 28 %. Et en Asie, le charbon rassemble les faveurs des consommateurs puisque le Japon a vu sa demande augmenter de 5,7 % à 185 Mt. Des produits qui proviennent principalement d’Indonésie et d’Australie, bien que ce dernier pays ait connu des inondations sans précédent en janvier. Une bonne tenue sur les minéraux, mais les céréales devraient s’afficher en léger retrait sur cette campagne selon les dernières estimations fournies par le ministère américain.

De 4 500 $ à 8 500 $ par jour pour un capesize

Du côté de l’offre, « 2013 marque une nouvelle ère dans la tendance à la baisse de l’offre », note Bimco. Même si le mois de janvier a vu de nouveau un regain d’entrée sur le marché avec 6,8 Mtpl arriver, au cours de l’année, Bimco estime à 66 Mtpl les navires devant être livrés, soit presque le triple des chiffres délivrés par Drewry. Quant à la démolition, elle devrait atteindre 3,6 % de la flotte actuelle, après avoir enregistré 4 % de la flotte vendue à la démolition en 2012 et 5 % en 2011. Les carnets de commande identifiés par Bimco s’élèvent à 130,8 Mtpl, « un niveau pas vu depuis 2007 », note Bimco. Cette année-là, le carnet de commandes des vraquiers a atteint 160 Mtpl. Pour Bimco, en 2012, seuls 278 navires ont été commandés, soit le chiffre le plus bas depuis 2001. Si, en janvier, les armateurs ont repris les chemins des chantiers, ce sont les VLOC et les Capesize qui devraient entrer dans les prochains mois sur le marché.

Le Bimco demeure optimiste pour les prochains. Le marché des vracs secs sera soutenu par une demande chinoise en forte progression. La production d’acier en Chine et en Inde sera le moteur du retour à une meilleure rentabilité des marchés des vracs secs. Mieux, l’amélioration de l’économie européenne sera un moteur dans la production d’acier. Dans ce tableau, une ombre se dessine dans l’avenir avec la politique du gouvernement chinois de limiter la consommation de charbon pour l’électricité. La Chine pourrait rester sur une consommation de 4 Mdt à partir de 2015. Une demande croissante qui ne se répercutera pas dans les prochains jours sur le marché des taux de fret. La surcapacité demeure, selon Bimco. Dans son rapport, Bimco estime le taux de fret d’un Capesize entre 4 500 $ à 8 500 $ par jour, celui d’un Panamax entre 3 500 $ et 8 500 $ par jour. Pour un Supramax, ces taux devraient varier entre 6 000 $ et 9 000 $ par jour et entre 5 000 $ et 8 000 $ par jour pour un Handysize. Des taux de fret stables.

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