Le 30 janvier, Armateurs de France et CMA CGM ont organisé une conférence de presse commune sur le thème « transport maritime et innovations environnementales: les nouvelles technologies au service d’un transport maritime éco-responsable ». L’occasion pour Éric Banel, délégué général d’Armateurs de France, et Ludovic Gérard, directeur des constructions neuves au sein de CMA CGM, de faire le point sur les nouvelles réglementations environnementales décidées par l’Organisation maritime internationale (OMI) en vigueur depuis le 1er janvier 2013, et de vanter les mérites du navire du futur. Ce dernier devra être « plus économe, plus propre, plus sûr ». Un navire « économe » signifie une réduction de la consommation énergétique à la tonne transportée. « Il s’agit de conjuguer la capacité de transport maximale à la consommation minimale », précise Armateurs de France. Sur cet aspect, depuis le 1er janvier 2013, les navires neufs doivent calculer leur index d’efficacité énergétique (EEDI) et la valeur obtenue devra être inférieure à un plafond établi sur la base des navires construits durant les dix dernières années. Aucun navire ne pourra recevoir ses certificats s’il dépasse ce plafond. Ce dernier sera, à partir de 2015, progressivement diminué pour atteindre une réduction de l’indice de 30 % en 2025. Autre norme en vigueur depuis le 1er janvier 2013 portant sur l’économie énergétique d’un navire: le plan de management de l’efficacité énergétique (SEEMP). Ce document est obligatoire à bord de tous les navires de plus de 400 UMS à la première visite de renouvellement du certificat IAPP réalisé après cette date. Le SEEMP doit lister les mesures techniques et opérationnelles mises en œuvres à bord pour réduire les émissions de CO2. Selon une étude de l’OMI, l’EEDI doit entraîner en 2050 une diminution entre 600 Mt et 1 Mdt des émissions de CO2, et le SEEMP entre 103 Mt et 325 Mt, rappelle Armateurs de France.
Les eaux de ballast
« Pour améliorer l’efficacité énergétique d’un navire, il existe plusieurs solutions, ajoute Ludovic Gérard: réduire la vitesse, modifier la carène en redessinant le bulbe, modifier la peinture de la coque, ajouter un appendice derrière l’hélice, etc. » Un navire « propre » doit avoir un impact environnemental le plus faible possible sur l’environnement. « Sont visés les émissions atmosphériques issues de la production d’énergie, les déchets d’exploitation, la réduction des nuisances sonores, l’éco-conception et la déconstruction », souligne Armateurs de France. Parmi les normes bientôt en vigueur: la convention « gestion des eaux de ballast », adoptée par l’OMI en 2004, et dont la mise en œuvre est envisagée pour 2014 si elle est ratifiée par un nombre d’États du pavillon représentant 36 % de la flotte mondiale. À terme, les navires devront être équipés d’un système de traitement de ces eaux. Sur ce sujet, CMA CGM et Marfret travaillent avec une société française, Bio UV. Le CMA-CGM-Marco-Polo est le premier navire neuf de l’armement français équipé d’un tel système. Le reste de la flotte va suivre d’ici cinq à huit ans au fur et à mesure des arrêts techniques des navires, explique Ludovic Gérard. Ce dernier relève aussi que toute nouvelle norme représente des coûts pour les compagnies, rendus plus difficiles dans le contexte économique mondial actuel.