« Le 3 janvier, l’organisation Bimco (Baltic and International Maritime Council) a publié, dans un document intitulé Reflections 2013, ses attentes pour 2013. L’optimisme est de rigueur. Le pire de la crise est passé, même si des scories peuvent encore troubler le monde maritime en 2013.
Après une année 2012 placée sous le signe de la crise, l’apogée de cet épisode commencé en 2008 semble avoir été passé, explique le Bimco au travers de son rapport Reflections 2013, publié le 3 janvier. « La bonne nouvelle est que tant le PIB mondial que le commerce international devraient retrouver de la croissance en 2013. » Les politiques d’austérité de certains gouvernements doivent semer les germes d’une nouvelle croissance. « De nombreux indicateurs de croissance demeurent faibles », tempère le Bimco. Ainsi, dans la zone euro, la demande et la confiance des consommateurs sont à des niveaux encore bas. Des signes plus positifs sont perceptibles outre-Atlantique. « Notre devise pour 2013 est que le PIB connaîtra une croissance plus forte. »
Tassement de la croissance de la flotte
Message d’espoir que l’organisation maritime tempère en raison de difficultés sur le long terme. La surcapacité oblige toujours les armateurs à gérer au plus près leur flotte. Ainsi, la flotte dans les vracs secs a augmenté de 70 Mtpl et de 1,1 MEVP pour les navires cellularisés. Une augmentation plus limitée pour les navires citernes qui ont progressé de 2 % pour les transporteurs de produits pétroliers et de 5 % pour les transporteurs de brut. Si la surcapacité est encore une préoccupation majeure pour les armateurs, le Bimco estime que cette croissance de la flotte devrait se tasser en 2013. Dans les vracs secs, les opérateurs de capesizes ont le plus souffert. Fin 2012, la hausse de la demande en minerais par la Chine, et en charbon par la Chine et l’Inde, laisse entrevoir une nouvelle dynamique.
Dans le secteur des navires-citernes, le Bimco estime que l’avenir se joue en fonction de l’évolution de la situation en Amérique du Nord. La production nationale des États-Unis et du Canada en pétrole et en gaz, par l’exploitation, dans les prochaines années, du gaz de schiste et des sables bitumineux, pourrait jouer négativement sur les taux de fret de ces catégories de navire. L’Amérique du Nord monopolise une grande partie de la flotte pour ses importations, son retour à une quasi-autarcie en matière d’énergie libérerait une importante partie de la flotte. Néanmoins, le Bimco estime qu’une nouvelle donne énergétique en faveur du GNL pourrait créer une « bulle » pour les transporteurs de GNL.
Rentabilité de la conteneurisation
Enfin, dans le secteur de la conteneurisation, si les taux de fret ont progressé sur des routes comme Europe-Asie ou sur le Transpacifique, la question de la rentabilité des navires reste encore de mise. Ainsi, sur la route Asie-Europe, les taux de fret sont passés de 750 $/EVP en janvier à 1 900 $/EVP en juin, pour redescendre à 1 000 $/EVP en novembre. Des hausses qui ne suffisent pas, selon certains opérateurs, à couvrir tous les coûts opérationnels des navires. « La globalisation du marché devrait continuer et entraîner le marché, souligne le Bimco. Pour les prochaines années, le marché devrait se renforcer sur l’intra-Asie plus que le retour à une demande forte sur les routes Europe-Asie et Transpacifique. » L’économie globale du transport maritime pourrait se redresser, mais elle dépend de nombreux facteurs exogènes. Les vracs secs dépendent de la demande chinoise et indienne, les conteneurs de la confiance des consommateurs dans la zone euro et aux États-Unis et le pétrole du degré d’autarcie que l’Amérique du Nord décidera. Enfin, pour les rouliers, la dépendance au marché automobile montre encore une fois que l’Asie jouera le rôle de moteur de la croissance de ce secteur.