ADM Vigo-Saint-Nazaire: le gouvernement espagnol à la manœuvre pour relancer le projet

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Le groupe espagnol Suardiaz vient de remporter le nouveau contrat pour le transport de véhicules et de composants entre l’usine Citroën de Vigo et Saint-Nazaire pour le compte de Gefco, pour une durée de trois ans. À partir du 1er janvier, Gefco remplacera donc la CMHF, opératrice actuelle de la ligne, qui ne s’était pas présentée à l’appel d’offres et qui avait signé avec Trasmediterranea, société du groupe Acciona, un accord de reprise du projet d’ADM Vigo-Saint-Nazaire.

Ce transfert n’avait cependant pas reçu le feu vert du gouvernement français. Résultat, une seule des deux ADM franco-espagnoles a vu le jour, celle entre Gijón et Saint-Nazaire, lancée en septembre 2010.

L’arrivée de Suardiaz rebat les cartes. Reste à savoir cependant si le détenteur de la principale flotte espagnole de navires ro-ro sera intéressé par le projet d’ADM Vigo-Saint-Nazaire. Acciona détient toujours 99 % des actions de la société exploitante de l’ADM: Autopista del Mar Atlántica. Une cession d’actions est nécessaire et, si elle est accordée, elle devra obtenir le feu vert de la commission intergouvernementale franco-espagnole. La ministre espagnole de l’Équipement, Ana Pastor, originaire de Galice comme Mariano Rajoy, le chef du gouvernement, est très mobilisée depuis plusieurs mois sur ce projet. Malgré l’austérité, la quote-part espagnole de la subvention prévue a été inscrite au projet de loi de finances pour 2013. Selon le quotidien Faro de Vigo, le ministère de l’Équipement serait déjà entré en contact avec Suardiaz pour relancer l’ADM.

La grande inconnue concerne la rentabilité du projet. La crise économique a fait voler en éclats les objectifs de trafic initialement prévus en 2009 au moment de l’adjudication. Plus grave encore, l’ADM Gijón-Saint-Nazaire a pris une bonne longueur d’avance et a réussi à capter un portefeuille de clients, y compris dans la zone de chalandise potentielle de Vigo. En octobre dernier, Luis Ignacio Merino, le directeur commercial du port de Gijón, a indiqué que 60 % du trafic de l’ADM avait pour destination ou origine le Portugal.

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